Alors que le sommet décisif du G20 s’ouvrait, le 20 novembre à Riyad, avec en perspective, un accord «historique» sur la dette des pays pauvres, Nicolas Jean, associé chez Gide et spécialisé en financement de projet et financements bancaires et structurés, en Afrique Subsaharienne et au Maghreb, a accepté de se prêter au jeu des questions-réponses de notre rédaction. «Cet accord historique conduit à une approche harmonisée de la gestion des dettes des pays en développement, notamment africains », explique Nicolas Jean. « L’un des objectifs de ce sommet du G20 est d’entériner le cadre commun au delà de l’initiative de suspension du service de la dette (ISSD) adopté le 13 novembre dernier par les ministres des Finances et les Banques Centrales du G20 et le Club de Paris ».
Afin de bénéficier du cadre commun, les pays éligibles à l’ISSD devront formuler une requête officielle qui déclenchera une analyse de la viabilité par le FMI et la Banque Mondiale. Il y aura certainement des restructurations de dette mais pas d’annulation sauf pour les cas les plus difficiles, poursuit Nicolas Jean, évoquant entre autres exemples, l’allongement des maturités. La participation de créanciers comme la Chine, l’Inde et l’Arabie Saoudite, confère à l’accord un caractère historique. Alors que la dette des pays émergents a progressé de 11 à 18% dans le stock de la dette des pays africains à faible revenu entre 2007 et 2018, celle du Club de Paris a régressé de 15 à 3%.
Autre caractère historique de cet accord, la volonté d’y associer les créanciers privés, qui seront sans doute encouragés par l’option “restructuration” plutôt que l’”annulation” mise en avant par les initiateurs. Le FMI est largement impliqué dans le processus, chargé de l’analyse de la viabilité de la dette des pays demandeurs de restructuration de la dette. Les pays éligibles devront tacitement souscrire à une obligation de transparence et de gestion des budgets.
Pour rappel, Gide est le premier cabinet d’avocats international d’origine française (voir classement Financial Afrik des 18 cabinets les plus actifs en Afrique). Fondé à Paris en 1920, le cabinet compte aujourd’hui 11 bureaux dans le monde. Il rassemble 500 avocats, de 35 nationalités différentes, reconnus parmi les meilleurs spécialistes de chacune des branches du droit national et international des affaires.