L’instance faîtière du football mondial met en cause, la gestion du président de la Confédération africaine de football (CAF) qui écope d’une suspension de cinq ans. Celui dont le mandat de quatre ans à la tête de cette institution expire dans cinq mois devra payer une amende de de 185 000 euros voit son avenir s’assombrir, car malgré l’existence des voies de recours, cette sanction hypothèque sérieusement sa réélection lors du renouvellement du bureau prévu en mars prochain.
C’est un véritable coup de massue qui vient de s’abattre sur Ahmad Ahmad. La commission d’éthique de la Federation international de football association (FIFA), a prononcé ce 23 novembre 2020, une décision suspendant pour cinq ans l’actuel président de la Confédération africaine de football (CAF). Une sanction assortie d’une amende de 185 000 euros.
Selon la FIFA, Ahmad Ahmad est « coupable d’avoir enfreint les articles 15 (Devoir de loyauté), 20 (Acceptation et distribution de cadeaux ou autres avantages) et 25 (Abus de pouvoir) de l’édition 2020 du Code d’éthique de la Fifa, ainsi que l’art. 28 (Détournement de fonds) de son édition 2018 ». En outre, dans sa décision, « qui a fait suite à une longue audition, la chambre de jugement de la Commission d’éthique a établi, sur la base des informations recueillies par la chambre d’instruction, que M. Ahmad avait manqué à son devoir de loyauté, accordé des cadeaux et d’autres avantages, géré des fonds de manière inappropriée et abusé de sa fonction de président de la CAF ».
S’il est vrai que le mis en cause peut faire appel de cette décision, tout laisse croire que les motifs liés à sa condamnation lui donnent peu de chance de s’en sortir, d’autant que « l’enquête sur le comportement de M. Ahmad au poste de président de la CAF entre 2017 et 2019 a porté sur diverses questions liées à la gouvernance de la CAF, dont l’organisation et le financement d’un pèlerinage à La Mecque (Oumra), ses accointances avec l’entreprise d’équipement sportif Tactical Steel et d’autres activités », précise le communiqué de la Fifa.
Déjà empêtré dans les problèmes de gouvernance, Ahmad Ahmad avait été mis en à la touche en 2019, et pendant six mois, c’est le secrétaire général de la FIFA la Sénégalaise Fatma Samoura qui avait assuré la gestion de la CAF avec entre autres pour mission, d’accélérer le processus de réformes. Accusé de paiement de pots de vin et d’usage personnel de fonds de la CAF, il aura connu un mandat tumultueux.
Du coup, sa réélection à la tête de la CAF dont l’élection aura lieu le 12 mars 2021 au Maroc est sérieusement compromise, car, non seulement il est difficile de savoir si en cas d’appel la décision infirmant ou confirmant la sentence actuelle sera déjà rendue publique, mais l’interdiction qui est entrée en vigueur « aujourd’hui n’est pas suspensive ». Cette situation pourrait provoquer un véritable tournant pour le choix du prochain président de la CAF où en dehors du président sortant l’on a enregistré quatre candidatures, en l’occurrence, l’Ivoirien Jacques Anouma, le Mauritanien Ahmed Yahya, le Sénégalais Augustin Senghor, et le sud-africain Patrice Motsepe.
Ancien secrétaire d’Etat au Sport dans son pays, le Malgache avait contre toute attente, battu en 2017 le Camerounais Issa Hayatou qui dirigeait alors la CAF depuis trente ans.