Président de la République Islamique de Mauritanie durant le court intermède démocratique allant de juillet 2007 à août 2008, Sidi Ould Cheikh Abdallahi est décédé dimanche 22 novembre à Nouakchott, capitale de ce pays situé entre le Maroc et le Sénégal.
Renversé par un coup d’Etat conduit par Mohamed Ould Abdel Aziz (qui se fera élire en 2009 et, au terme de deux mandats, passera le relais à Mohamed Cheikh Ould Ghazouani, aux commandes depuis août 2019), celui que les mauritaniens appelaient affectueusement « Sidioca » fut le premier président élu démocratiquement dans un pays où l’armée joue un rôle de premier plan.
De sa présidence éphémère, les mauritaniens retiennent un chef d’Etat engagé à reconnaître la responsabilité de l’Etat dans « les crimes de génocide commis contre la communauté négro-africaine de Mauritanie pendant les années de braise du régime de Ould Taya », comme l’écrit la « Coalition vivre ensemble » plateforme politique à dominance négro-africaine, présidée par Kane Hamidou Baba.
Originaire de Lemdett, dans la région du Brakna, et membre de la confrérie religieuse des Niassènes, Sidioca fut aussi, ajoute le communiqué de la CVE, « celui qui initia le processus de règlement des conséquences tragiques des évènements de 1989 à travers l’accord tripartite entre la Mauritanie, le Sénégal et le HCR pour le retour des déportés mauritaniens dans leur pays ».
Renversé un 6 août 2008 par les Généraux qu’il venait de limoger dans une véritable course contre la montre, ce qui fut appelé alors la « rectification », Sidioca vivait depuis dans sa localité, loin des sables mouvants de la politique mauritanienne et loin d’une opposition démocratique qui prit acte de son renversement sans état d’âme.