Exilé en France depuis plusieurs semaines après un retour avorté en Côte d’Ivoire, fin 2019, Guillaume Soro n’a pas été expulsé à la demande des autorités françaises contrairement à ce que laissent entendre de nombreuses rumeurs. Aucune demande d’expulsion n’a émané des autorités françaises, procédure souvent longue qui ressort de la seule décision d’un juge.
Selon les informations de Financial Afrik l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne a profité d’une période de déconfinement, en octobre dernier, pour voyager hors de France afin de s’entretenir avec plusieurs personnalités parmi lesquelles Marie Arena, présidente de la sous-commission des droits de l’homme et du parlement européen. «Guillaume Soro a quitté le territoire français de son plein gré et de sa propre initiative», explique son avocate, Affoussiata-Bamba Lamine, contactée par téléphone. «Il n’a reçu aucune forme de pression».
Ce n’est qu’au moment où il se trouvait hors de l’Hexagone et après son intervention diffusée, début novembre, dans laquelle il demande à l’armée ivoirienne de soutenir le Conseil national de transition (CNT) présidé par Henri Konan Bédié que l’ancien chef rebelle a appris des autorités françaises que sa présence n’était plus souhaitable. D’où les clarifications du président français, Emmanuel Macron, affirmant dans une interview à Jeune Afrique, le 20 novembre, n’avoir pas expressément « demandé» à Guillaume Soro de quitter le pays tout en précisant ne pas souhaiter « d’actions de déstabilisation depuis le sol français ».
Bien qu’il dispose d’un visa et d’un passeport en bonne et due forme lui permettant de circuler dans l’espace Schengen, Guillaume Soro n’a pas tenté de revenir en France. Il séjourne actuellement dans un autre pays dont l’identité reste secrète, notamment pour des raisons de sécurité. Coupant court à d’autres rumeurs, Affoussiata-Bamba Lamine dément par ailleurs qu’il se trouverait actuellement en Belgique. Quant au mandat d’arrêt émis par le ministère ivoirien des Affaires étrangères, il s’agit selon ses avocats «d’une simple opération de communication», cette procédure encadrée devant préalablement être notifiée à Interpol avant, là-aussi, d’être soumise à l’appréciation de la justice en vue d’une éventuelle extradition.