La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) déplore la situation économique des pays d’Afrique centrale fortement dépendants des échanges extérieurs et dont l’avenir est également tributaire de l’environnement sanitaire lié à la pandémie du Coronavirus.
Les perspectives des économies d’Afrique centrale ne sont pas bonnes puisqu’elles sont moins reluisantes que la morosité actuelle. Déjà, au cours du deuxième trimestre 2020, l’activité économique dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) a été fortement impactée par le COVID-19. Dans cette note de conjoncture, souligne la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) relève que contrairement au premier trimestre où les effets de la pandémie n’étaient pas encore très visibles, l’impact sur les finances publiques se fera plus sentir au troisième trimestre.
En dépit des fluctuations dues notamment à une remontée des cours du pétrole, en glissement annuel cependant, les recettes totales ont enregistré une baisse d’environ 10% à 2 881 milliards de FCFA. « Pour les prochains trimestres, la situation risque d’être moins favorable, avec la réinstauration du confinement dans plusieurs pays partenaires. La situation de la dette publique est marquée par les incertitudes liées à l’impact de la pandémie sur la capacité des Etats à continuer à honorer leurs engagements intérieurs et extérieurs, tout en mobilisant les ressources nécessaires pour faire face aux effets socio-économiques pendant et après la crise » », précise la BEAC.
A cause de cette détérioration de l’environnement, presque tous les Etats de la CEMAC ont modifié leurs lois des finances. C’est ainsi qu’au Cameroun par exemple, la loi de finances rectificative a prévu une diminution des ressources de 11%, faisant revenir le budget de l’Etat de 4951.7 milliards de FCFA à 4409 milliards. Au Gabon, le budget révisé est en diminution de 9% par rapport au budget initial. Le Tchad a réduit le budget 2020 de 6% pour le ramener à 1136 milliards, alors que le Congo a diminué le budget initial de près de 50% à 1 082 milliards. La Centrafrique et la Guinée équatoriale sans avoir forcément opté pour la même démarche, n’en sont pas moins bien lotis.
Conséquence, « les économies de la CEMAC étant fortement dépendantes du secteur extérieur, l’escalade des tensions commerciales expose la sous-région au risque de fluctuation des cours des matières premières ». Pour ce qui est des finances publiques par exemple, au deuxième trimestre de l’année, les recettes totales se sont élevées à 2881,3 milliards de FCFA alors que les dépenses globales se situaient à 3120,3 milliards alors que le solde budgétaire base engagement hors dons a connu un déficit de -239,0 milliards.
Déjà sous le coup d’un énorme endettement, les pays de la CEMAC qui ont eu recours aux financements du FMI et de la Banque Mondiale pour soutenir leurs différents plans de relance internes, pourraient s’endetter davantage. D’autres envisagent de revenir sur des allègements fiscaux sur les produits de première nécessité accordés pour lutter contre la vie chère, ce qui pourrait raviver les tensions sociales.