Au lendemain du feu vert donné du bout des lèvres par le président sortant, Donald Trump, pour amorcer la transition après deux semaines de blocage , Joe Biden a présenté les premiers membres de son cabinet. La nouvelle diplomatie américaine entend rompre avec l’isolationnisme des années Trump. Parmi les membres du carré diplomatique de Joe Biden, il y a une habituée du multilatéralisme et des arcanes de la diplomatie: Linda Thomas Greenfield.
Diplomate de carrière, spécialiste de l’Afrique, Linda Thomas Greenfield est réputée peu tendre avec les régimes dictatoriaux. Proposée pour occuper le poste d’ambassadeur des États-Unis auprès des Nations, une position importante dans l’administration américaine et dans la diplomatie internationale, Linda Thomas-Greenfield a successivement occupé les postes de sous-secrétaire adjointe à la population, aux réfugiés et à la migration entre 2004 et 2006, d’ambassadrice des États-Unis au Libéria entre 2008 et 2012, de directrice générale du service extérieur des États-Unis entre 2012 et 2013, puis de secrétaire d’État adjoint aux affaires africaines au département d’Etat. Elle connaît donc très bien l’Afrique.
Au delà d’être une proche de la député américaine Kareen Bass, Linda Thomas Greenfield s’est illustrée dans sa bataille contre l’ex président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, qu’elle soupçonnait de ne pas vouloir créer les conditions d’un départ du pouvoir au bout de ses deux mandats. Elle s’était d’ailleurs attirée les foudres de Kinshasa. Mais, au final Kabila, est parti du pouvoir.
Militante de la démocratie, voici ce que Linda Thomas Greenfield déclarait, le 26 mars 2019, devant la chambre des représentants sur le processus démocratique en Afrique: “ Trop de pays africains sont encore aux prises avec des transitions démocratiques. Les dirigeants doivent se concentrer sur des projets de transfert pacifique et politique du pouvoir et d’élections stables dès leur arrivée au pouvoir. À long terme, la démocratie contribue à une meilleure gouvernance, au développement humain, à la sécurité et à la croissance économique. La grande majorité des Africains veulent vivre dans une démocratie, mais la proportion de ceux qui pensent qu’ils vivent en démocratie diminue presque chaque année”.
Linda Thomas Greenfield est donc sans aucun doute un leader pro démocratie en Afrique qui portera la voix des États-Unis aux Nations Unies. Reste à savoir si la realpolitik ne prendra pas le dessus sur l’âme militante.