De Diego Armando Maradona, décédé le 26 novembre à l’âge de 60 ans dans des circonstances encore peu claires, il restera sans doute ce 22 juin 1986, journée caniculaire à Mexico où la main de Dieu, validée par un arbitre tunisien, intervient dans un match de foot improbable avant de laisser la suite au plus beau but du 20 ème siècle. L’Argentine venait de terrasser l’Angleterre dans une revanche de la guerre des Malouines intervenue quatre ans plutôt.
Dans son livre « Mi Mundial, mi verdad » (Mon mondial, ma vérité), Maradona confie, sur le tard, qu’il avait voulu ce jour là, « rendre honneur à la mémoire des morts », des soldats tombés au combat sur le petit archipel de l’Atlantique Sud. Sans être un bolivariste déclaré, Maradona était proche de Hugo Chavez, l’ancien président du Venezuela ou encore de Fidel Castro, qu’il aimait rendre visite à la Havane.
Pour beaucoup de militants et supporters, sa victoire contre l’Angleterre symbolisait la victoire de la gauche radicale contre le capitalisme. Mais il s’agissait avant tout, bien avant l’invention de la VAR, de la victoire du football, un sport humain, avec ses erreurs d’arbitrage et ses émotions. Le journal français L’Équipe estime que Dieu est mort hier dans un hommage de celui qui fut El Pibe del Oro pour de nombreux fans avant de s’emparer de la main de Dieu pour marquer un but encore contesté. « Il sera «éternellement un Dieu », disent les médias espagnols alors que les allemands affirment sans ambages que « le Paradis a vu débarquer son propriétaire ». Nul ne pouvant prétendre à l’unanimité, Maradona continuera à subir la colère des anglais qui veulent rejouer le match. « Il est entre les mains de Dieu», titre le Daily Mirror aors que le Daily Star avec une sécheresse toute britannique, lance: où était la VAR lorsque nous en avions besoin ?»
Maradona, un « combattant de combat » comme le déclare Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise (gauche radicale) disparaît alors que le marché et sa main invisible reprennent doucement le dessus sur le bolivarisme en Amérique Latine. Les récents succès des droites latino-américaines en Argentine, au Chili, en Colombie et au Brésil le montrent bien, il faudrait plus qu’un match pour vaincre le capital et les idéologies qu’il génère.