La restructuration de la Société nationale de raffinage (SONARA) nécessite un investissement de 700 milliards de FCFA (1,2 milliard de dollar) pour la reconstruction de l’usine et la poursuite des travaux d’extension et de modernisation des installations.
Victime d’un grave incendie le 31 mai 2019 qui a totalement endommagé 4 des 13 unités de production et détruit partiellement 4 autres, la SONARA est soumise à un fonctionnement au ralenti. Une situation désastreuse pour l’économie camerounaise qui devra mobiliser près de 700 milliards de FCFA pour relancer la machine de production.
Sauf que cette optimisation de l’activité comprend à la fois l’apurement d’une énorme dette estimée à plus de 450 milliards, à quoi il convient d’ajouter près de 250 milliards pour la réhabilitation des installations. Une somme dont le Cameroun ne dispose pas, et qu’il faudra chercher auprès des partenaires bilatéraux et multilatéraux avec ce que cela comporte notamment comme contraintes sur le marché monétaire.
Le plan gouvernemental de levée de fonds prévoit un ensemble de dispositifs intégrant à la fois le rééchelonnement de la dette de la SONARA sur une période de cinq ans, le recours sur le marché monétaire à travers divers types de financements, aussi bien des prêts bancaires, des émissions de titres et des emprunts obligataires.
« Les premières évaluations des cabinets d’études qui se sont intéressés à ce dossier situent le coût des réhabilitations autour de 250 milliards de FCFA. Des négociations sont d’ores et déjà engagées avec des partenaires techniques et financiers qui ont manifesté leur intérêt pour la réhabilitation de cette raffinerie. Cependant, la finalisation de ces négociations reste tributaire de la restructuration de l’importante dette de la SONARA. Le gouvernement est à pied d’œuvre pour boucler cette opération de restructuration et permettre d’amorcer un amortissement progressif de cette dette », a confié mardi dernier, le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba.
L’inquiétude des autorités pour la restructuration de ce fleuron industriel est compréhensible d’autant qu’un clair-obscur subsiste au sujet de l’assurance. Et pour cause, de fiables informations laissent croire qu’au moment du sinistre, l’unique raffinerie du pays ne justifiait pas couverture d’assurance appropriée.
Mise en service il y a quatre décennies, la SONARA dont la capacité de production est de 2,1 millions de tonnes de barils de pétrole par an était avant l’incendie, engagée dans la modernisation et l’extension de son outil de production pour plus de 500 milliards de FCFA d’investissement. Une capacité de production qui devrait se situer autour de 3,5 millions de tonnes de barils par an à l’horizon 2021 mais dont le contexte actuel laisse croire que l’atteinte de cet objectif est fortement hypothéquée.