Ce vendredi, les camions de transports des produits agricoles tels que le cacao et la noix de cajou ont du mal à atteindre le port de San Pedro à partir d’Abidjan ou de la Nawa, une région située au sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Ceux qui s’y aventurent s’en sortent avec des crevaisons et parfois des accidents dus à l’état de dégradation de la route. Alors que le Port de San Pedro exporte la grande partie du cacao ivoirien.
Selon Pierre Demba, directeur général de l’Agence de gestion des routes (Ageroute), l’état de dégradation des routes fait perdre plus de 900 milliards de F CFA (plus de 1,6 milliard USD) à l’économie ivoirienne. « Le cacao dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, les produits vivriers et les noix de cajou ne sont pas totalement évacués à cause des routes impraticables, surtout en saison pluvieuse », déclare-t-il.
Sur 15.000 km de route que compte la Côte d’Ivoire, 6.500 km sont bitumées. 1.100 milliards de FCFA ont été investis pour la construction et la réhabilitation de près de 600 km de route sur le territoire.
Alors qu’il était au ministère des infrastructures économiques il ya quelques années, l’actuel secrétaire général de la Présidence, Patrick Achi, affirmait que pour seulement un kilomètre de route, il faut une bagatelle de 20 ou 30 millions de FCFA. Et pour le renforcement d’un kilomètre de route, d’une durée de vie moyenne de 15 ans, il faut 250 milliards de FCFA. Ajoutant que l’entretien de la route en Côte d’Ivoire nécessite près 240 milliards de FCFA. Une situation préoccupante quand on sait que le Fonds d’entretien routier (FER) ne mobilise que 90 milliards de FCFA/an.
Lors d’une visite dans le Gbôklê, dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire, feu Amadou Gon Coulibaly, premier ministre d’alors, avait annoncé qu’en ce qui concernait la route de la côtière, les travaux de réhabilitation de la section Songon-Grand Lahou (la partie la plus dégradée) allaient être exécutés dans un délais raisonnable suivi des travaux de l’axe Grand-Lahou San Pedro. Cette réhabilitation devait être suivie d’une transformation de la voie en autoroute. Mais ce projet trottine, pourtant le gouvernement prévoyait un investissement de 3000 milliards de FCFA dans les infrastructures routières.