L’ancien président ivoirien a reçu ce 4 décembre 2020 deux passeports, l’un ordinaire et l’autre diplomatique. Une avancée notable pour son retour en Côte d’Ivoire qu’il annonce courant décembre après dix ans d’incarcération à la Haye, en Hollande, suite à sa condamnation par la Cour pénale internationale (CPI).
Le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire se précise de plus en plus. Selon l’un de ses avocats Me Habiba Touré, avocat près la Cour d’appel de Paris en France, l’ancien président a reçu ses documents de voyage des mains des autorités ivoiriennes. Un dénouement heureux pour cet homme d’Etat qui a purgé une peine de dix ans d’emprisonnement suite à la crise post-électorale en 2010, avant sa libération il y a quelques mois et son transfèrement à Bruxelles, en Belgique.
« Comme il l’a affirmé lors de sa dernière interview du 29 octobre dernier sur TV5 Monde, il n’a pas à négocier ce qui revient de droit à un citoyen », rapporte le communiqué.Si l’ex chef de l’Etat « salue l’acte que viennent de poser les autorités ivoiriennes qui, selon lui, va dans le sens de l’apaisement », il est évident que « l’obtention de son passeport est un épiphénomène », précise le document.
S’inclinant devant la mémoire de « tous les morts de la crise pré et post-électorale de 2020 », Laurent Gbagbo qui « apporte son réconfort à tous ceux qui sont blessés dans leur âme et dans leur chair demande aux autorités ivoiriennes de faire encore un pas de plus vers la décrispation du climat socio-politique ».
Véritablement à l’offensive, l’ancien président estime « qu’on ne peut pas emprisonner des leaders politiques parce que ceux-ci ont fait valoir leur droit de dire non à un 3ème mandat inconstitutionnel » avant de demande de nouveau « la libération de tous les responsables politiques et de la société civile injustement incarcérés à la suite de la volonté de Monsieur Alassane Ouattara de briguer un 3ème mandat ». Toutefois, il note avec satisfaction la levée des blocus chez le Président Henri Konan Bédié et chez les autres personnalités politiques de l’opposition.
« Ayant maintenant son passeport, il envisage de rentrer en Côte d’Ivoire, au cours du mois de décembre 2020, et a désigné à cet effet, le ministre Assoa Adou, secrétaire général du Front Populaire Ivoirien (FPI), pour approcher les autorités compétentes afin d’organiser son retour dans la quiétude conformément à son statut d’ancien Président de la République ».
Au regard de la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire où le pouvoir et l’opposition sont loin d’avoir fumé le calumet de la paix nonobstant un calme apparent, tout laisse croire ce retour annoncé dans son pays pourrait se révéler difficile, d’autant que Laurent Gbagbo avait été condamné par la justice ivoirienne.