La banque égyptienne Banque Misr (BM) s’est vu attribuer la notation « B + » de l’agence Fitch Ratings en raison de la capacité limitée de soutien des autorités égyptiennes en cas de besoin. La perspective reste stable et est adossée à la note souveraine du pays.
Pour Fitch, les banques égyptiennes subiront de nouvelles pressions en raison des risques pesant sur leur environnement opérationnel, ce qui amène l’agence à y adosser des perspectives négatives. Par contre, les risques à court terme pesant sur les profils de crédit des banques égyptiennes, et en particulier sur leur financement et leur liquidité en devises (FC) en raison des retombées de la crise des coronavirus, s’atténuent.
Le rapport souligne une stabilisation des positions de liquidité des banques égyptiennes depuis juillet 2020, après une période de volatilité en mars-avril 2020 causée par d’importantes sorties de capitaux. Fitch s’attend à ce que le déficit du compte courant de l’Égypte s’élargisse à 5% du PIB en 2020 contre 3,1% en 2019, maintenant la pression sur les réserves de FC (38,4 milliards de dollars à fin août).
Sur le plan macroéconomique, le PIB devrait décélérer à 2,5% en 2021, bien en dessous de la croissance moyenne de 5,5% en 2018 et 2019. « Nous prévoyons que la baisse des rentrées de FC limitera également la capacité de service de la dette des emprunteurs de FC (les prêts FC représentent environ un quart du total des prêts sectoriels) », note Fitch.
Les mesures prises par la Banque centrale d’Egypte (CBE) pour restructurer les facilités de crédit au secteur du tourisme en difficulté pendant trois ans, associées à un congé de crédit de six mois pour les entreprises et les emprunteurs de détail, pourraient apporter un certain soulagement mais retarderont la reconnaissance des 3 prêts selon IFRS 9 et sous-estimer le niveau des prêts problématiques dans le secteur. Fitch s’attend à ce que le ratio de prêts de stade 3 des banques augmente en 2021, les conditions d’exploitation demeurant difficiles.