Au terme des négociations avec le gouvernement mauritanien, Arise a accepté de passer la main à son partenaire français Mériadiam dans la mise en œuvre et la gestion du projet d’extension du Port autonome de Nouakchott (PANPA). L’annonce a été faite mercredi 9 décembre par Mohamed Ould M’Haimid, le ministre mauritanien de l’Equipement et des Transports, et Sid’Ahmed Ould Raiss, le directeur général de la plateforme portuaire.
Arise SA – attributaire de la concession d’extension du PANPA pour une durée de 30 ans contre un investissement de 390 millions USD – s’est en fait plié aux exigences du gouvernement mauritanien qui souhaitait que le projet d’extension portuaire soit piloté par une entité qui a des références solides en la matière.
Arise souscrit en outre à la révision de trois clauses essentielles de la concession léonine – attribuée en octobre 2018 dans des conditions douteuses par un Mohamed Ould Abdel Aziz en fin de règne – dénoncée dans un rapport d’enquête parlementaire. L’entreprise souscrit également à la suppression de la clause interdisant la construction de quai tant que le délai de la concession qui est de 30 ans n’est pas expiré.
Ainsi, le gouvernement peut autoriser une nouvelle extension du port de Nouakchott si le volume de containers manutentionnés atteint 450 000 containers sur une période de deux ans. Selon Sid’Ahmed Ould Raiss, ce volume peut être atteint d’ici 15 voire 10 ans.
Le versement d’un montant forfaitaire est supprimé. En effet, les deux parties conviennent du partage des bénéfices tirés de l’exploitation de l’extension du port de sorte que les parts du gouvernement passent progressivement de 10% à 50%. Cela permettra à l’Etat mauritanien d’empocher 200 millions USD selon Ould Raiss.
Enfin, les deux parties conviennent aussi de la suppression des exonérations fiscales en faveur d’Arise qui selon le DG aurait fait perdre 33 millions USD à l’Etat mauritanien.
Au finish, en acceptant de s’effacer derrière Meridiam, Arise – néophyte sorti de nulle part et soupçonnée d’accointances avec l’ex-président Aziz qui a mis l’économie de son pays sous coupe réglée durant son règne – passe pour une entreprise qui a perdu le contrôle d’un projet dont elle est la principale actionnaire au profit d’un actionnaire minoritaire. Du jamais vu !