Dans une déclaration sur l’état de la nation faite ce lundi 14 décembre devant le Congrès à Kinshasa, le président congolais Félix Tshisekedi n’a pas passé sous silence la crise qui règne au sommet de l’Etat, et qui a révélé au grand jour, les « malentendus » entre lui et son prédécesseur Joseph Kabila.
« J’ai enduré des humiliations pour ce qui est de la coalition FCC-CACH. Malgré les efforts que j’ai déployés (…), les humiliations que j’ai tolérées, cela n’a pas suffi à faire fonctionner harmonieusement la coalition », a regretté le chef de l‘Etat congolais qui a promis la nomination d’un gouvernement national. Celui-ci, a-t-il précisé, devra « travailler pour l’intérêt du peuple congolais », et selon « la vision du chef de l’État ».
Cette déclaration fait suite à une série d’évènements qui animent la vie politique de la RD Congo depuis plusieurs semaines. Une crise restée sous silence jusqu’à la nomination et la prestation de serment, en octobre 2020, de trois nouveaux juges de la Cour constitutionnelle malgré le boycott du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila et en l’absence des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que celle du premier ministre. Ce « passage en force » du président Tshisekedi n’a pas été du goût de son allié. Dans la foulée, le président de la République a organisé des consultations destinées, selon lui, à créer une Union sacrée de la Nation, consultations auxquelles n’a pas pris part le FCC, et à l’issue desquelles Félix Tshisekedi a annoncé sa volonté de mettre fin à la coalition au pouvoir depuis 2018.
Dans le domaine de la sécurité, Félix Tshisekedi a, dans son allocution devant le Congrès, annoncé la création d’une école de guerre en RDC en 2021 avec la coopération de la France, des réformes du programme DDR (Désarmement, démobilisation et réintégration des ex-miliciens) et du programme Starec (Programme de stabilisation et de reconstruction des zones sortant des conflits armés) et leur refonte en un seul programme.
Par ailleurs, le président a également annoncé la fin du monopole de la SNEL (électricité) et de la REGIDESO (eau potable). Il a également fait mention des certains défis dont le changement climatique, les érosions, la biodiversité, l’utilisation des sols et de l’eau ainsi que la réforme du Code forestier. Le chef de l’Etat a aussi fait cas de la fin de l’épidémie d’Ebola, des mesures prises contre la 2ème vague de la Covid-19, la poursuite de la coopération bilatérale avec la Chine et le rapatriement des répliques du premier Premier ministre du Congo indépendant, Patrice-Émery Lumumba, de la Belgique.