Nous reproduisons ici le discours intégral du ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, à l’occasion de la troisième édition des Financial Afrik Awards. Il s’agit d’un événement annuel organisé par le journal Financial Afrik, sans aucun financement public, et qui se tenait à Dakar pour la première fois après deux éditions respectives à Abidjan, le 11 décembre 2018 et le 19 décembre 2019.
Dans son discours d’ouverture, le ministre Amadou Hott, pendant un quart d’heure, entre 10h et 10h40, est revenu sur les enjeux des politiques de relance anti-covid, avant de prendre congé, laissant aux panelistes le soin de poursuivre les travaux étalés tout le long de la journée sur 6 thématiques et 6 panels liés aux enjeux Covid. La conférence de réflexion sur les enjeux de la relance post Covid s’est clôturée par un dîner sobre, avec une animation interrompue au bout de 20 minutes et sans la présence d’un ministre de la république comme rapporté. La remise symbolique des Awards a été le clou de l’événement, exécuté en mode accéléré, entre 20h et 22 heures.
MOT D’OUVERTURE DE MONSIEUR AMADOU HOTT, MINISTRE DE L’ECONOMIE, DU PLAN ET DE LA COOPERATION.
MONSIEUR LIONEL ZINSOU, ANCIEN PREMIER MINISTRE DU BENIN ;
MONSIEUR LE MINISTRE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES DU BENIN, CHER ROMUALD (VIA ZOOM) ;
MONSIEUR SIDI OULD TAH, DIRECTEUR GENERAL DE LA BADEA ;
MONSIEUR ABDOULAYE SECK, SECRETAIRE GENERAL DE LA BCEAO ;
MONSIEUR EDOH KOSSI AMENOUNVE, DIRECTEUR GENERAL DE LA BRVM ;
MONSIEUR LE DELEGUE GENERAL A L’ENTREPRENARIAT RAPIDE DES FEMMES ET JEUNES DU SENEGAL, PAPA AMADOU SARR ;
MONSIEUR LE DIRECTEUR GENERAL DE FINANCIAL AFRIK ;
MESSIEURS LES DIRECTEURS GENERAUX ;
DISTINGUES INVITES ;
MESDAMES ET MESSIEURS ;
Je voudrais souhaiter la bienvenue aux participants à cette rencontre de haut niveau des spécialistes de la finance africaine, connue sous le nom « Financial Afrik Awards ».
Je me réjouis du choix porté sur notre capitale pour abriter cette 3ième édition dont le thème porte sur : « Covid-19, catalyseur de la quatrième révolution industrielle».
Qu’il me soit permis d’adresser mes vives félicitations à Monsieur Adama WADE, Directeur Général de Financial Afrik, initiateur de ce rendez-vous, devenu incontournable.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez, cette 3ième édition se tient dans le contexte très particulier de la pandémie de la Covid-19 qui a frappé de plein fouet toutes les économies.
Cette crise a eu des conséquences sur nos modes de vie avec comme corollaire des efforts de réinvention du cadre de travail dans les administrations publique et privé afin d’assurer la continuité de service.
Elle nous a rappelé la nécessité d’accélérer la dématérialisation de nos process et de développer certaines activités comme le e-commerce en faisant davantage recours aux services financiers digitaux.
En somme, cette crise a été un moment intense d’introspection, une invite à repenser les modèles de développement dans nos pays.
Mesdames et Messieurs,
Pour résister à la crise, des efforts d’adaptation ont été observés avec la dématérialisation de la production et de la distribution des biens et services. Ainsi, un recours accru aux technologies du numérique a été constaté pour renforcer les capacités de résilience.
Ce besoin d’adaptation a réveillé le talent de nos jeunes et révélé leurs capacités d’innovation. Au Sénégal, nous pouvons citer à titre d’exemple, dans le domaine du numérique, des privés qui ont conçu une plateforme visant à faciliter l’identification des cas contacts.
C’est pour dire que les perspectives post-covid-19 peuvent être prometteuses si nous tirons les véritables enseignements de la crise.
C’est pourquoi, il n’est pas exagéré de positionner la covid-19 comme un catalyseur de la 4ième révolution industrielle.
Je voudrais en conséquence féliciter Financial Afrik pour sa vision prospective qui va aider nos pays à mieux appréhender les enjeux de la crise covid-19.
Mesdames et Messieurs,
Il est évident que cette 4ième révolution industrielle sera celle du numérique pour accroitre la productivité avec de fortes mutations sur les modes de production, de distribution et de consommation.
L’Afrique doit s’y préparer en mettant à profit ses atouts pour amorcer une transformation industrielle tournée vers un développement endogène afin de relever les défis de souveraineté. Notre continent en a les capacités au regard de la jeunesse de sa population et de ses potentialités.
Cependant, pour y arriver, il est important que nos pays s’organisent pour rendre les facteurs comme l’internet et l’énergie disponibles et accessibles. Ils doivent également favoriser la création d’écosystèmes propices à l’innovation.
Nous devons en outre opérer d’importantes réformes pour créer un environnement apte à nous mener vers cette transformation industrielle et numérique.
Mesdames et Messieurs,
Le Sénégal, en ce qui le concerne, a bien appréhendé ces enjeux en procédant à l’ajustement de son 2ième Plan d’Actions Prioritaires pour relancer son économie.
Cet ajustement qui a donné naissance au Plan d’Actions Prioritaires Ajusté et Accéléré (PAP 2A) est résolument orienté vers la construction d’un modèle de développement endogène.
Le PAP 2A, qui est un portefeuille de projets, un package de réformes et des mécanismes de financement innovants, met un accent particulier sur la souveraineté alimentaire, sanitaire et pharmaceutique, le développement du secteur privé et la transformation numérique et industrielle.
S’agissant du numérique, d’importants investissements sont prévus pour améliorer la connectivité et favoriser l’innovation et l’intelligence artificielle avec des projets comme le Parc des Technologies Numériques et le super calculateur, localisés dans la nouvelle ville de Diamniadio.
Au niveau des transactions, il est noté une utilisation accrue des services financiers digitaux avec le développement du mobile-money, lié à l’avènement des « Fin-Tech » à la faveur des innovations technologiques.
Cette dynamique sera renforcée avec l’adoption prochaine de la Stratégie nationale d’Inclusion financière qui prendra en charge les problématiques de la finance digitale avec, notamment un meilleur encadrement des « Fin-Tech ».
Nous avons également mis en place il y a quelques années, la Délégation à l’Entreprenariat Rapide (DER) qui, en plus de permettre l’accès au financement, développe des incubateurs notamment dans le domaine du numérique.
Chers participants,
Je suis persuadé que les contours de cette 4ième révolution industrielle seront bien cernés au cours de vos travaux.
Vos conclusions devront inspirer nos pays dans leur élan d’adaptation de leur modèle de développement et d’élaboration de plans de relance économique.
En souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare ouverte la 3ième édition de « Financial Afrik Awards ».
Je vous remercie de votre aimable attention.