Le solde global de la balance des paiements du Niger est ressorti excédentaire de 317,935 milliards de FCFA (476,902 millions d’euros) en 2019 après quatre années de déficits successifs, selon les données de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) validées par le Comité de la balance des paiements de ce pays.
La balance des paiements est un état statistique qui comptabilise l’ensemble des flux économiques et financiers entre les résidents d’un pays et les non-résidents au cours d’une période déterminée, généralement une année.
« Cette situation traduit pour l’essentiel la vigueur des investissements directs étrangers et des investissements publics en rapport avec les travaux de construction d’infrastructures publiques et privées, dont la rénovation de l’aéroport de Niamey, la construction de nombreux hôtels, des routes, des ponts sur le fleuve Niger, les investissements des sociétés de prospection et d’exploitation minière et pétrolière, tempérée par la consommation des services spécialisés, le paiement des intérêts sur la dette extérieure ainsi que l’achat des produits alimentaires », expliquent les services de l’institut d’émission.
Le déficit structurel de la balance courante s’est accru de 2,1%, en passant de 902,614 milliards de FCFA en 2018 à 921,310 milliards en 2019, imputable principalement à la détérioration de la balance des biens et services, atténuée par l’excédent du revenu secondaire.
Le déficit commercial a, quant à lui, connu une détérioration de 103,658 milliards de FCFA en valeur absolue et 17,3% en valeur relative en 2019, résultant de la hausse des importations, conjuguée à une baisse des exportations. Les exportations sont en effet passées de 668,217 milliards de FCFA en 2018 à 659,728 milliards de FCFA en 2019. La BCEAO donne comme causes à cette baisse de 1,3% la contraction des ventes des produits agropastoraux causée par la fermeture des frontières du Nigéria, malgré l’accroissement des expéditions uranifères.
De leur côté, les importations ont enregistré une augmentation de 7,5%, tirées principalement par les achats des biens d’équipement et intermédiaires ainsi que ceux des produits alimentaires et de consommation courante.
Le déficit de la balance des services s’est aggravé de 7,414 milliards de FCFA, en ligne avec la progression des dépenses en fret induite par la hausse des importations et la consommation des services extérieurs spécialisés, atténuée par les recettes de voyage du fait de l’organisation du sommet de l’Union Africaine au cours de l’année 2019.
Pour ce qui est du solde du revenu primaire, il s’est dégradé de 5,858 milliards de FCFA durant la période sous revue, en liaison principalement avec la hausse des revenus des investissements, tempérée par l’amélioration de l’excédent des rémunérations des salariés.
Le compte du revenu secondaire s’est établi à 368,425 milliards de FCFA en 2019 contre 270,091 milliards de FCFA un an plus tôt, en rapport avec l’accroissement des transferts publics et privés notamment les aides budgétaires et les envois de fonds des travailleurs migrants.
Quant au compte de capital, il s’est accru de 6,69% à 369,790 milliards de FCFA en 2019 contre 346,578 milliards de FCFA en 2018. Selon la BCEAO, cet accroissement est essentiellement dû aux dons projets reçus par l’Etat nigérien et les autres secteurs.
Le solde du compte financier (qui retrace les acquisitions nettes d’actifs et les accroissements nets de passifs financiers) est passé de -446,320 milliards de FCFA en 2018 à -873,947 milliards de FCFA en 2019, imputable à toutes ses composantes (investissements directs -401,419 milliards, investissements de portefeuille -155,729 milliards et autres investissements -316,799 milliards).