Par LAURENT MUCCHIELLI, Sociologue, directeur de recherches au CNRS (Laboratoire Méditerranéen de Sociologie).
Une étude de Santé Publique France montre que l’accroissement du nombre de contaminations quotidiennes avait cessé avant la date du deuxième confinement dans les départements les plus touchés. L’efficacité sanitaire de ce type de mesures n’a jamais été démontrée au long terme. Les effets sociétaux pourraient au contraire s’avérer désastreux.
Par Jean-François TOUSSAINT, Professeur de l’université Paris Descartes
Santé Publique France (SPF) affiche chaque jour des chiffres dont l’analyse constitue un instrument de suivi de la pandémie en France. L’agence produit aussi des études très utiles à la compréhension des phénomènes socio-sanitaires et de leur environnement.
Une étude récemment publiée s’intéresse ainsi aux deux semaines de couvre-feu et s’interroge sur leur effet. Le couvre-feu a été instauré à partir du 17 octobre 2020, 9 heures dans les métropoles de 16 départements des régions PACA, Occitanie, Hauts de France, Auvergne-Rhône-Alpes et Ile de France (groupe G1 : départements : 13, 31, 34, 38, 42, 59, 69, 75 à 78, et 91 à 95), soit 24 millions d’habitants. Le 24 octobre, il a été étendu pour une semaine à 38 départements (groupe G2 : 01, 05 à 10, 12, 14, 2A, 2B, 21, 26, 30, 35, 37, 39, 43, 45, 48, 49, 51, 60, 62 à 67, 71, 73, 74, 81 à 84, 87), soit 21 millions d’habitants). Les 42 départements restants comptent 19 millions d’habitants et n’ont pas connu de couvre-feu : ils constituent le groupe G3 (en Outre-mer celui-ci n’a été instauré qu’en Polynésie française).