Au terme de dix ans d’exclusion, la République démocratique du Congo (RDC) vient d’être réinscrite sur la liste des pays qui pourront bénéficier des préférences commerciales offertes par l’AGOA, la loi américaine sur la Croissance et les Opportunités de Développement en Afrique. Cette décision a été prise par Donald Trump, à un moment où qui plus est, les États-Unis s’affichent comme l’un des partenaires stratégiques du président Tshisekedi.
En effet, le 19 mai 2020, selon nos sources , Constance Hamilton, représentante adjointe des États-Unis au commerce extérieur pour l’Afrique, avait officiellement saisi par correspondance le gouvernement congolais pour évoquer les conditions de la réintégration de la RDC dans le programme AGOA. A cet effet ,le président Tshisekedi avait, selon les informations en notre possession, instruit son gouvernement de ne menager aucun effort pour faire réintégrer dans les meilleurs delais le pays dans le programme AGOA.
Eu égard aux différents signaux lancés dans le cadre des réformes et de la gouvernance par le président Tshisekedi avec la mise en place d’une agence de lutte contre la corruption, le gouvernement congolais a mis en avant les avancées datant de l’ère Tshisekedi dans différents secteurs de la vitalité démocratique à savoir : la libération de prisonniers politiques, le retour de personnalités en exil… Toutes ces mesures ont concouru à l’examen positif du dossier de la réintégration de la RDC au sein de l’ AGOA.
A l’annonce de cette nouvelle par le département Américain du commerce via l’ambassadeur des USA auprès de la RDC ,le président de la RDC Félix Tshisekedi a salué cette décision et l’ambassadeur des États-Unis en RDC a loué les efforts de Félix Tshisekedi qui pourraient « ouvrir d’importantes opportunités économiques ».
De son côté, un ancien officiel minimise. Il assure que la RDC de Joseph Kabila avait protesté contre son exclusion, car ça faisait « mauvaise figure », mais que le pays n’avait rien perdu. « Cela ne concerne pas les ressources minières, on n’exportait rien vers les États-Unis à part un peu de café », explique-t-il, convaincu qu’il s’agit là d’une annonce purement politique. Selon lui, il pourrait aussi s’agir de la volonté du président Trump d’imposer ce rétablissement à la prochaine administration américaine et pérenniser le statut du nouveau chef de l’État congolais comme partenaire privilégié.
Pour le ministre du Commerce extérieur de la RDC et principal négociateur , l’exclusion de la RDC de l’AGOA depuis 10 ans avait véritablement pénalisé le pays. Jean-Lucien Bussa évoque plus de 623 millions de dollars d’exportations vers les États-Unis, pour l’essentiel de produits agricoles, en 2011 contre 21 millions seulement en 2019. En effet , cette réintégration va profiter aux opérateurs économiques locaux et étrangers. Et dans le même temps, permettre au secteur économique de la RDC de changer sa structure d’exportation vers les États-Unis.