«J’ai été dans 214 communes du Niger depuis ma démission du gouvernement. Ces tournées de proximité m’ont permis de m’imprégner de la réalité vécue par les populations dans tous les domaines. C’est pourquoi, à la différence de mes adversaires restés dans les salons feutrés à Niamey, j’ai un programme estimé à 13 000 milliards de FCFA pour apporter des solutions aux problèmes qui assaillent les populations », indique le dauphin et compagnon de route du président Mahamadou Issouffou.
De Tahoua à Zinder, le candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) – Tarayya et sa coalition affichent un objectif de développer le capital humain. « Il faut que les enfants des pauvres puissent aller à l’école pour se former comme moi-même, fils d’une localité comme Tesker, qui a étudié et bénéficié d’une bonne formation », rassure Mohamed Bazoum. Né en 1960 à Bilabrine dans la région de Diffa (Sud-Est), Bazoum est arabe,ce qui lui vaut des accusations sur ses origines « étrangères » comme autrefois le président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire en a été la cible dans son pays ou encore, plus récemment, le président Ali Bongo du Gabon y a été confronté, à son corps défendant.
Plutôt de gauche et panafricaniste, Mohamed Bazoum, qui a étudié la philosophie au Sénégal avant de s’engager dans le syndicalisme puis la politique (il est co-fondateur du PNDS aux côtés du président Issoufou) est le symbole de la difficile intégration des minorités dans des Etats africains centralisés autour des ethnies et des origines et qu’il faut reconstruire autour de la citoyenneté et du droit.
Dans les localités de Maradi, Agadez, Dosso, Tillabéry, le candidat du parti au pouvoir s’est félicité de la confiance renouvelée des électeurs. A Dosso, le coordinateur régional Dosso, Bana Boureima, a porté ce message au candidat de la majorité présidentielle : «la population de Dosso me charge de vous dire, que vous êtes ici en terre conquise, Inchallah, hommes et femmes de Dosso, tous ensemble, nous avons pris l’engagement de nous mobiliser le 27 décembre prochain pour aller voter pour le camarade Bazoum Mohamed du Pnds-Tarayya, pour une victoire dès le premier tour, pour le bonheur de nos populations ».
Bref, Mohamed Bazoum aspire à continuer l’oeuvre de son prédécesseur en mettant l’accent sur la gouvernance, l’éducation, l’emploi des jeunes, le renforcement du cadre macro-économique et la transformation structurelle de l’économie. « Fort de cette même expérience je saurais consolider les acquis dans le domaine de la sécurité. Connaissant vos aspirations en matière d’alimentation, d’eau, de santé ainsi que dans les domaines des infrastructures routières et électriques, j’y répondrai avec pertinence », disait-il au cours d’un meeting à Zinder comme à Djermakoye.
Pour rappel, une trentaine de candidats sont en lice pour la présidentielle du 27 décembre. Dans cette fournée exceptionnelle, l’on relève des adversaires sérieux au candidat du pouvoir comme Mahamane Ousmane, premier président élu démocratiquement au Niger en 1993, soutenu dans la présente présidentielle par la consigne de vote de l’opposant Hama Amadou (disqualifié par la Cour Constitutionnelle pour avoir été condamné dans une affaire de trafic d’enfants en 2017 ), Seini Oumarou, ancien Premier ministre du défunt président Mamadou Tandja, ou encore l’ancien putschiste Salou Djibo, qui se présente sous les couleurs du parti Paix, Justice et Progrès.