Le chef de l’Etat camerounais invite ses compatriotes à préserver l’unité nationale et à se mobiliser tous pour l’émergence économique au cours des quinze prochaines années.
Trois principaux centres d’intérêt ressortent dans le discours de vœux de Paul Biya à la nation le 31 décembre 2020 : d’abord, l’actualité mondiale de l’heure due à la pandémie de Coronavirus, ensuite, la crise sociopolitique marquée par des relents sécessionnistes dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest, et enfin, les enjeux économique avec le lancement de Stratégie nationale de développement (SND), une passerelle pour l’émergence économique à l’horizon 2035.
Sur le premier point, le chef de l’Etat a invité ses compatriotes à redoubler de vigilance pour lutter contre la propagation du Covid-19 dont la seconde phase serait du reste plus virulente que la première. Une situation qui impose le respect des mesures barrières, notamment le port du masque dans les lieux publics ainsi que les autres mesures barrières édictées.
« Malgré nos efforts, le COVID-19 a endeuillé de nombreuses familles et provoqué de graves difficultés dans le fonctionnement de notre économie et de notre société (…). J’ai personnellement constaté que la plupart de nos concitoyens ne respectent plus les mesures de protection édictées par le gouvernement » (…). Je vous exhorte de nouveau à porter vos masques, à vous laver régulièrement les mains et à faire appel à un médecin ou à tout autre personnel de santé au cas où des symptômes apparaissent », a-t-il souligné.
Revenant sur la crise sociopolitique dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, Paul Biya a une fois de plus insisté sur la préservation de l’unité nationale, raison pour laquelle a-t-il indiqué, le Grand dialogue national a été organisé en octobre 2018 et dont l’une des résolutions a confié aux deux régions un statut spécial.
Il a appelé « les jeunes enrôlés dans les bandes armées à sortir de brousse et à regagner les centres de Désarment, Démobilisation et Réintégration (DDR) afin de retrouver, comme leurs autres jeunes compatriotes, une vie normale ». Encore que pour le locataire du Palais d’Etoudi, « l’opinion publique, et particulièrement celle de nos deux régions concernées, peut se rendre compte, si ce n’est déjà fait, que ces soi-disant « sécessionnistes » ne sont en réalité que des assassins ».
La crise sécuritaire doublée à la crise sanitaire ont porté un grand coup à l’économie nationale a déclaré le chef de l’Etat dans ce troisième point, précisant que le taux de croissance de 4% devrait chuter à cause des causes exogènes et endogènes évoqués en sus.
En tout état cause, l’heure doit être à la mobilisation de toutes forces pour faire bénéficier au pays de ses immenses potentialités l’objectif étant de « s’efforcer d’atteindre un taux de croissance de 8 % en procédant à une transformation structurelle de notre économie et en améliorant l’efficacité de la dépense publique. Ainsi, nous conserverons toutes les chances de parvenir à l’émergence à l’horizon 2035 ».
Le reste de l’adresse présidentielle a consisté à faire le point sur l’encrage de la démocratie, ainsi que d’autres aspects socioculturels dont une exploitation optimale boosteront le développement.