« La Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos) doit se réformer et s’adapter aux conditions du marchés », a déclaré le président Macky Sall du Sénégal, le 31 décembre 2020, lors de sa rencontre avec la presse, faisant suite à son discours du nouvel an. Le président a annoncé dans la foulée la levée de l’interdiction de l’exportation de la graine d’arachide prise deux semaines plutôt, en conseil des ministres, pour garantir l’alimentation de la Sonacos et des huileries du pays.
« La Sonacos doit aller vers le bord champ, mais rester à l’usine et attendre qu’on lui amène des graines, ça ne peut plus continuer », soutient le chef de l’Etat qui invite cette entreprise mythique à changer de fusil d’épaule, en investissant par exemple, le marché de l’exportation, qui constituerait un créneau porteur pour lui.
La Sonacos a mobilisé de l’argent pour acheter 200 000 tonnes de graines coques, indiquait le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Moussa Baldé, trois jours avant l’intervention du président Macky Sall.
Pour rappel, le prix du kilogramme d’arachide a été fixé à 250 FCFA par le Comité national interprofessionnel de l’arachide (CNIA), « un niveau jamais atteint auparavant », indique le ministre. Un montant exceptionnel mais toujours en dessous de l’offre des acheteurs chinois qui proposent 275 à300 FCFA le kilogramme payés cash. Entre sacrifier les milliers de paysans et protéger les huileries (Sonacos, Copeol, West African Oil (WAO) et Complexe agro-industriel de Touba (CAIT) et leur 6 000 emplois , l’Etat, qui applique la surtaxe à l’exportation de l’arachide, semble avoir fait son choix. Définitif ?