Mis en cause pour corruption, Mohamed Ould Abdel Aziz, au pouvoir entre 2008 et 2019, a refusé de signer les procès verbaux de ses auditions ce 7 janvier 2021. Resté silencieux tout au long des interrogatoires subis à la brigade de répression des crimes économiques et financiers, l’ex-président mauritanien se refugie encore derrière l’article 93 de la Constitution mauritanienne pour justifier son refus.
L’article en question dispose : « Le Président de la République n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute trahison. Il ne peut être mis en accusation que par les deux Assemblées statuant par un vote identique au scrutin public et à la majorité absolue des membres le composant; il est jugé par la Haute Cour de Justice».
L’ex-président avait été placé sous contrôle judiciaire à l’issue d’une enquête parlementaire sur sa gouvernance. Toutefois, l’enquête n’a débuté qu’après qu’Aziz ait affiché son ambition de tenir un rôle politique de premier plan après ses deux mandats présidentiels.
L’enquête sur sa gouvernance serait-il un moyen de le tenir à l’écart de la scène politique? Une chose est sûre, il n’est plus président de la République et d’aucuns pensent que l’article 93 de la Constitution ne s’applique plus sur lui.