La Centrafrique est en ébullition. Les villes tombent les unes après les autres. Bouar au Nord-Ouest, Grimari au Nord-Est. La capitale, Bangui, à portée de fusil, est asphyxiée par un blocus qui la coupe du corridor Garoua-Boulaï-Bangui, son principal point d’approvisionnement. Dans cette frontière camerounaise, plus de 900 camions et véhicules attendent un hypothétique feu vert. Le canon et le fusil ont remplacé les urnes.
Réélu avec 54% au terme d’un scrutin du 27 décembre, copieusement contesté, le président Faustin-Archange Touadéra voit son pouvoir se réduire comme peau de chagrin alors que le FMI vient de lui accorder un bol d’oxygène sous forme de 38 millions de dollars dans le cadre de la facilité de crédit rapide. Allié de Moscou, Touadéra le sait, sa marge de manoeuvre est réduite. Les chefs d’Etat voisin l’encouragent à négocier. Pendant ce temps, le mur de la contestation, à la fois civil et militaire, se rapproche à grands pas, forçant l’armée centrafricaine (les FACA) au repli et ses partenaires russes et rwandais à la réévaluation de la situation. L’attaque de mercredi a été repoussée grâce à l’ONU.
Quant aux casques bleus de la Minusca, ils comptent les morts mais pas avec le pacifisme d’un curé. Le lieutenant Colonel Abdoul Aziz Fall, porte-parole de la force de la Mission des Nations unies, ne verse pas dans le triomphalisme. »la situation est calme désormais. L’initiative des groupes armés, qui se sont infiltrés à Bangui, a été contrecarrée ». Une accalmie règne mais pour combien de temps ?
Tels des vautours, les hélicoptères russes tournoient à basse altitude sous un ciel rageusement bleu, où un beau soleil éclaire la horde des civils, femmes et enfants, qui a repris la route…pour une destination incertaine. Le couvre-feu a été avancé à 18 heures et non plus 20 heures, clame un décret fumant de la présidence. Mais c’est connu, le ballet des kalachnikov se poursuivra cette nuit et demain encore dans ce pays riche en diamants, bois et or.
D’ici là, le prix de l’oignon aura encore flambé au PK5 de Bangui. Et le président Touadéra, à quitte ou double, parviendra, peut-être, à sauver un pouvoir qui ne s’exerce aujourd’hui que dans la capitale, le reste étant aux mains de la coalition des groupes armés, la CPC, sponsorisée, dit-on, par un certain François Bozizé, un ancien président qui est entrain de revivre, à l’envers, le film de son renversement, en 2013, envers et contre le vain accord de Libreville. Aussi vain que l’est aujourd’hui l’accord de Khartoum.
2 commentaires
Je ne crois pas a cette description de la situation car si les rebelles sont repousses, c’est grace a la presence Russe. En plus quelles sont les villes qui sont tombees, les preuves en videos et photos? A moins que cette affirmation soit la preparation psy de ce qui est souhaite? Un Bagbo bis? Heureusement que la geopolitique a change. Le calme est de retour et je crois que la centrafrique aura la paix le jour ou l’Ambassade de France sera fermee. Les traitres comme Bozize ne meritent pas d’etre africain.
Tancy, c’est beaucoup vrai ton raisonnement.
Les illumination en action.
Stop s’il vous plaît.