D’ici mardi 19 janvier à minuit, l’argent du clan de l’ancien président tunisien Zine Abedine Ben Ali retournera à ses propriétaires. Après 10 ans de gel de leurs comptes bancaires sur le territoire helvétique, les proches du président renversé en janvier 2011 pourront jouir de nouveau de leurs avoirs…au détriment de l’Etat Tunisien.
Ce dernier, empêtré dans ses propres procédures politico-judiciaires, n’a pas pu faire aboutir une procédure en dix ans. Les autorités suisses ont en de nombreuses occasions invité la Tunisie à accélérer le processus judiciaire relatif aux fonds, objets du litige et à rendre des jugements “exécutoires” permettant de récupérer ces fonds. En vain, des tentatives d’arrangement à l’amiable semblent avoir été privilégiées. Les choses semblent changer toutefois avec le nouveau président de la République, Kaïs Saïed, élu à l’automne 2019, et qui a créé une commission sur la question des biens mal acquis détenus à l’étranger. Seulement, la lenteur de la mise en place de cette instance risque de coûter cher au trésor tunisien.
Le conseil fédéral suisse avait émis le 19 janvier 2011, soit cinq jours après la chute de Ben Ali, une ordonnance pour geler environ 320 millions de dollars appartenant au Raïs et à 36 de ses proches. De tout ce montant, l’Etat tunisien n’a récupéré que 4,27 millions de Franc Suisse sur un total de 60 millions de Franc Suisse rentrant dans la catégorie d’argent mal acquis. Autant dire une goutte d’eau dans l’Océan car selon le think tank américain Global Finance Integrity, le chef de l’Etat et ses proches auraient sorti 9 milliards de dollars dans la décennie précédant la révolution.