La dette publique de la France dépassera 100% du produit intérieur brut (PIB) pendant « au moins dix ans », estime le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, interrogé dimanche sur Radio J.
La France a dépensé depuis le printemps 2020 environ 86 milliards d’euros pour soutenir les entreprises et le secteur de la santé. Le pays devrait ainsi avoir terminé l’année 2020 avec une dette d’environ 120 % du PIB, qui devrait encore gonfler à 122,4 % cette année du fait de nouvelles dépenses pour soutenir l’économie, prévoit le gouvernement.
Malgré ce niveau d’endettement record, « la dépense publique ne peut plus être considérée comme un ennemi », a déclaré Pierre Moscovici. « A crise exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles. » « Nous allons vivre pendant dix ans au moins avec une dette publique supérieure à 100 % du PIB. Nous allons vivre pendant au moins 5 ans (…) avec des déficits budgétaires supérieurs à 3 % du PIB », a ajouté l’ancien commissaire européen.
Au delà de cette annonce alarmiste, qui prépare l’opinion publique à l’abandon de l’orthodoxie macroéconomique, l’explosion de la dette publique peut rassembler à un mirage sous certains angles. En 2020, les charges d’intérêts versés par la France sur sa dette son inférieurs à 1, 5% du PIB alors qu’elles s’élevaient à 3,4% du PIB en 1995 quand la dette n’était que de 56% du PIB, rappelait l’économiste Eric Dor cité par le Monde.
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