A Addis Abeba, s’ouvre aujourd’hui la sixième session, virtuelle, de la semaine consacrée au Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA). L’objectif de cette messe est d' »examiner les progrès, partager les expériences et établir un consensus sur les principaux projets d’infrastructures qui porteront l’Afrique au prochain stade de développement », précise un communiqué de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), hôte de la rencontre.
En attendant les résultats de cette rencontre sensée définir les priorités des infrastructures de l’Afrique entre 2021 et 2030, force est de le dire, les projets prioritaires du PIDA ont accusé beaucoup de retard. La mise en œuvre récente de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) poussera-t-elle les parties prenantes à donner de la cadence ? La rencontre d’Addis Abeba est destinée à « faire le point avec toutes les parties prenantes » lance Stephen Karingi, Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce, de la Commission économique pour l’Afrique (CEA). Longtemps piloté par l’agence du Nepad, ces grands projets avaient fait l’objet d’un panorama exhaustif dans nos colonnes en 2016. Cinq ans plus tard, les changements sont bien modestes.
En janvier 2021, la plupart des projets sont encore au stade des attributions. Ainsi, le Barrage hydroélectrique Ruzizi III (Rwanda, Burundi et RDC) est au niveau de la préqualification du contrat EPC. Le projet d’extension du port de Dar Es Salam, est en phase de se muer en un port roulier au bénéfice de la China Harbor Engineering Company (CHEC). Le marché du barrage de Sambangalou (338 millions d’euros, 128 MW) a été attribué en décembre 2020 par l’Organisation de Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG, institution rassemblant le Sénégal, la Guinée, la Guinée-Bissau et la Gambie) à un groupement emmené par Vinci et Andritz . Le démarrage est prévu durant ce premier semestre 2021.
En Afrique Centrale, les autorités congolaises (RDC) semblent préférer la construction d’un port en eaux profondes à Matadi au projet Pont-route-rail entre Kinshasa et Brazzaville bénéficiant pourtant d’un premier engagement des bailleurs (Africa 50 et BAD notamment). Pour sa part, le corridor Abidjan-Lagos avance à pas de tortue avec quand même, il faut s’en réjouir, bientôt un premier poste à péage sur l’autoroute de Grand Bassam. En Zambie, la Serenje –Nakone Road , corridor Nord-Sud Corridor piétine. Idem pour la liaison ferroviaire Dakar, Bamako, Niamey et Djibouti ou le gazoduc Algérie Nigeria.