La presse française s’enflamme d’une sorte de mea culpa de la part du médecin Didier Raoult, ci-devant grand pourfendeur de l’ordre médical établi en France et Navarre, devenu célèbre pour avoir démontré, selon un essai clinique non randomisé réalisé en mars 2020, que l’hydroxychloroquine serait efficace contre le covid-19. Mais voilà qu’une récente étude publiée par les équipes de la star de l’infectiologie (ainsi qu’il se définissait lui-même dans un entretien télé) semble remettre en cause les conclusions du mois de mars. l’hydroxychloroquine ne permet pas de réduire la mortalité, admet Didier Raoult, selon le Figaro qui tempère en reconnaissant que le « directeur de l’IHU persiste toutefois à soutenir l’efficacité de son traitement associant le médicament à un antibiotique, l’azithromycine ».
La lettre publiée sur le site du National Center for Biotechnology Information (NCBI), remet-elle en cause les conclusions de la première étude ?
Dans l’essai réalisé en mars dernier auprès de 42 patients, 16 avaient été soignés avec l’hydroxychloroquine, 8 avec la combinaison hydroxychloroquine-azithromycine, les 18 autres n’ayant rien reçu. «Les besoins en oxygénothérapie, le transfert en soins intensifs et le décès ne différaient pas significativement entre les groupes», écrit l’équipe du professeur marseillais dans sa nouvelle note. C’est cette dernière phrase qui fait dire aux médias que le directeur de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Marseille est revenu sur ses premières conclusions.
« Il n’y a évidemment aucun changement de position », s’insurge auprès du Parisien Yanis Roussel, doctorant et porte-parole de l’IHU de Marseille. « Dire que l’on fait marche arrière est absolument grotesque. Ces critiques ne viennent pas de scientifiques mais de personnes malhonnêtes ou de militants qui instrumentalisent nos propos en mentant sur leur sens », juge ce proche de Didier Raoult.
Le médecin continue de le clamer: « nous n’avons jamais changé d’avis », quoique sa position en janvier 2021 semble moins tranchante qu’elle ne l’était en mars 2020 et en avril quand le président Macron lui rendait visite.
En tout cas, assène Franceinfo, « dans les hôpitaux où les soignants se battent au quotidien contre une nouvelle vague de l’épidémie, ce débat semble clos et cela fait longtemps que l’on compte plutôt sur les corticoïdes, l’oxygénation, et la position ventrale que sur l’antipaludique pour sauver la vie des patients ».