Après avoir organisé une marche virtuelle sur le web, une coalition de 55 organisations de six pays ont plaidé la cause du lait local ouest-africain dans un contexte de Covid-19 auprès des chefs d’Etat de la CEDEAO. L’objectif est d’amener les décideurs à mobilier le financement pour l’offensive du lait régional, notamment son Programme Prioritaire d’Investissements pour la promotion des chaînes de valeur du lait local.
« Le 23 Janvier 2021 se tiendra une importante rencontre des Chefs d’Etats d’Afrique de l’Ouest, consacrée, notamment, à la pandémie de COVID-19. Lors de cette réunion, les responsables politiques vont prendre d’importants engagements et ce serait l’occasion pour qu’ils valident la stratégie régionale et le programme prioritaire d’investissements qui proposent des mesures concrètes pour développer la filière « lait local » maintenant et pour les générations futures », indique le collectif.
Les organisateurs entendent interpeller les chefs d’Etat à presser le pas dans la mise en œuvre des décisions prises pour protéger la filière qui fait partie des enjeux prioritaires pour les dix prochaines années. La surproduction de lait européen, transformée en poudre, inonde l’Afrique et étouffe la production locale. Cela impacte directement les exploitants africains, qui ne peuvent pas être compétitifs en termes de prix. Ces problèmes liés à la surproduction de lait se sont aggravés depuis la suppression des quotas laitiers décidée par l’UE en 2015.
A travers le slogan « Mon lait est local », les producteurs de lait dénonce une concurrence déloyale des importations et de la pandémie de Covid-19 qui influent négativement sur la filière. « Déjà plus de 36 000 personnes l’ont signé (une pétition lancée en 2018, ndlr), ce qui montre l’engouement de la population pour le consommer local ! Nous attendons des dirigeants de la CEDEAO des mesures rapides et efficaces, notamment le financement et la mise en œuvre du Programme Prioritaire d’Investissements pour la promotion des chaînes de valeur du lait local. Des millions de personnes sont concernées », a déclaré Hindatou Amadou, Coordinatrice de la Campagne Régionale.
A noter que les exportations européennes de poudre de lait ont doublé en dix an et devrait suivre cette tendance, de quoi alimenter l’inquiétude des producteurs africains.