Malgré la réticence de certains chocolatiers de l’étranger sur la question de l’application du Différentiel de revenu décent (Drd), l’Union Européenne (UE) maintient la coopération avec la Côte d’Ivoire pour résoudre un certain nombre de problématiques qui jusque-là suscitent des discussions : la déforestation à laquelle la production cacaoyère est confrontée, le phénomène du travail des enfants dans la culture du cacao et l’amélioration des revenus des producteurs.
Ces trois questions étaient au centre d’une table-ronde en fin de semaine dernière entre le gouvernement ivoirien, représenté par le ministre Patrick Achi, et l’Ambassadeur de l’Union européenne en Côte d’Ivoire, Jobst von Kirchmann. « Le gouvernement ivoirien porte une attention particulière aux questions liées au travail des enfants, à la lutte contre la déforestation et à l’amélioration des revenus des producteurs de cacao à travers l’élaboration d’un Livre blanc sur le Cacao durable incluant la réponse stratégique nationale aux défis susmentionnés. L’UE s’engage à soutenir la mise en œuvre de cette stratégie nationale à travers une Initiative Team Europe Cacao Durable additionnant les actions existantes des Etats membres de l’UE avec d’importants financements en dons et prêts, des Etats membres ainsi que de la Banque Européenne d’Investissement (Bei) », a déclaré Jobst von Kirchmann .
Il faut toutefois rappeler que derrière cette coopération ciblant la production durable du cacao, l’institution européenne qui est le premier acheteur du cacao ivoirien avec 67% de part, veut permettre aux acteurs ivoiriens de satisfaire aux exigences de la législation européenne en cours de préparation, à travers des réunions des groupes thématiques « pour appréhender toutes les questions liées à la transition vers des modes de production durable », estime l’UE.
Cette initiative d’accompagnement de la politique agricole notamment cacaoyère de la Côte d’Ivoire par l’UE a été apprécié par le ministre ivoirien Patrick Achi qui voit en cette coopération une sorte de complémentarité et de partenariat gagnant-gagnant. Surtout que le parlement européen veut aussi promouvoir la consommation de produits de base et de produits dérivés qui ne soient pas associés à la déforestation et à la dégradation des forêts.