L’Organisation des Nations Unies a pris acte de la réélection dès le premier tour du président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, lors d’un scrutin du 27 décembre organisé alors que 70% du territoire était sous la coupe des groupes rebelles.
« Les membres du Conseil de sécurité ont pris note de la décision de la Cour constitutionnelle de la République centrafricaine relative à l’examen des différends électoraux et à la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle. Ils ont demandé à toutes les parties prenantes de respecter la décision de la Cour et de réaffirmer leur engagement en faveur de la consolidation de la démocratie et de l’état de droit en République centrafricaine », lit-on dans un message de l’ONU qui doit avoir pris note du discours adressé à l’opposition par le Président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, engagé le Gouvernement centrafricain et tous les acteurs politiques à participer au dialogue de façon effective et réaffirmé le rôle que la MINUSCA pouvait jouer à cet égard en menant des missions de bons offices.
En outre, les membres du Conseil ont condamné dans les termes les plus vigoureux les violations de l’Accord de paix ainsi que les violences perpétrées par certains groupes armés avec l’appui de l’ancien Président, François Bozizé, dans le but d’entraver le processus électoral. « Ils ont rappelé que les personnes et entités participant ou fournissant un appui à des actes qui compromettent la paix, la stabilité et la sécurité de la République centrafricaine, notamment des actes qui menacent ou entravent l’entreprise de stabilisation et réconciliation, ou qui alimentent la violence, pouvaient être visées par le régime de sanctions du Conseil de sécurité. Ils ont également condamné les discours de haine et les incitations à la violence alimentés par les campagnes de désinformation. Ils ont exhorté toutes les parties signataires à honorer pleinement leurs engagements et à prendre la voie du dialogue et de la paix. Ils ont souligné qu’il était impératif de mettre fin de toute urgence à l’impunité en République centrafricaine et de traduire en justice les auteurs de violations du droit international humanitaire et d’atteintes aux droits humains et de violations de ces droits. Ils ont également encouragé les autorités nationales à poursuivre leurs efforts pour rendre opérationnelle la Commission vérité, justice, réparation et réconciliation. Les membres du Conseil ont pris note de la demande faite par les autorités centrafricaines de lever l’embargo sur les armes. Ils ont redit qu’ils étaient prêts à revoir les mesures d’embargo sur les armes, notamment leur suspension ou leur levée progressive, à la lumière des progrès accomplis par rapport aux principaux critères établis par le Conseil de sécurité. Ils ont insisté sur la nécessité pour les autorités centrafricaines de veiller à la protection physique, au contrôle, à la gestion, à la traçabilité et à la redevabilité des armes, des munitions et du matériel militaire qui leur avaient été transférés. Les membres du Conseil ont condamné dans les termes les plus énergiques toutes les attaques perpétrées contre des acteurs humanitaires. Ils ont engagé toutes les parties à respecter les obligations que leur imposait le droit international humanitaire et à garantir l’accès humanitaire.
Les membres du Conseil ont aussi fermement condamné les attaques qui se poursuivaient contre la MINUSCA et réaffirmé que les attaques visant les Casques bleus pouvaient constituer des crimes de guerre. Ils ont exprimé de nouveau leurs condoléances pour les soldats de la paix tués. Ils ont redit leur soutien aux efforts déployés par le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Ndiaye, et par la MINUSCA pour mettre en œuvre le mandat de la Mission grâce à une posture proactive et robuste, tout en rappelant qu’il importait que la Mission dispose des moyens nécessaires pour s’acquitter de son mandat et assurer la sûreté et la sécurité des soldats de la paix des Nations Unies, conformément à la résolution 2552 (2020) du Conseil. Ils ont salué l’appui apporté par les autres partenaires internationaux et régionaux de la République centrafricaine et encouragé la coordination du soutien international à la République centrafricaine. Les membres du Conseil de sécurité ont souligné le rôle important joué par les garants et les facilitateurs de l’Accord de paix, notamment l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale et les États voisins. Ils ont appelé de leurs vœux la mobilisation continue de la sous-région et se sont félicités des initiatives régionales visant à renforcer le dialogue, à apaiser les tensions et à rechercher des solutions politiques concertées à cette crise.