Les autorités mauritaniennes qui ont misé sur la prospection aurifère artisanale et semi industrielle afin de résorber le chômage ont-elles réussi leur pari ? Si l’on croit le premier ministre Mohamed Ould Bilal, on répondrait sans doute par l’affirmatif.
Dans un discours bilan-programme prononcé ce mercredi 27 janvier à l’Assemblée nationale à Nouakchott, Ould Bilal a brossé un tableau idyllique de l’orpaillage dans le pays. D’après lui, l’exploitation artisanale a produit 5 600 kilogrammes d’or pour une valeur de plus de 27 millions USD durant l’année 2020, et créé plus de 45 000 emplois directs et de 97 000 emplois indirects. Ces chiffres plutôt encourageants procèderaient de l’encadrement et du développement de l’exploitation artisanale de l’or, de la création deux centres de services pour le traitement des roches, de l’ouverture d’une foule de sites dédiés à l’orpaillage notamment à Chami et Zouerate et Chegatt qui se trouvent au nord du pays.
Ouverte aux orpailleurs depuis novembre dernier, Chegatt est zone infestée de terroristes et trafiquants en tous genres, décréteé zone militaire interdite aux civils par les autorités mauritaniennes qui entendaient y rétablir l’ordre à partir de janvier 2019.
La fièvre de l’or qui s’est emparé de la Mauritanie à partir de mars 2016 a été à l’origine de la ruine des bons nombres citoyens qui ont investi leurs économies dans l’orpaillage en vain. Plus de quatre ans plus tard, force est de constater que cette fièvre est encore intacte. Il est à prévoir que la sortie du premier ministre Mohamed Ould Bilal qui sera relayée par les médias publics va davantage encourager les adeptes de l’argent facile à tenter leurs chances sur les sites d’orpaillages où les accidents mortels sont fréquents.