Le bras de fer n’aura pas duré entre le premier ministre de la RD Congo et le Bureau d’âge de l’Assemblée nationale dont il avait lui-même contesté la « compétence à examiner une motion contre lui et son gouvernement ». Dans un communiqué publié ce jeudi 28 janvier, lendemain de sa destitution, Sylvestre Ilunga Ilunkamba abdique et fait savoir son intention de rendre la démission de son équipe au moment opportun.
« En date du 27 janvier 2021, l‘Assemblée nationale a adopté la motion de censure dirigée contre mon gouvernement. Tout en réaffirmant les observations que j’ai formulées sur la compétence du Bureau d’âge, en tant que républicain, respectueux de la Constitution et des Institutions de la République, je me dois de reconnaître la compétence de l’Assemblée nationale à examiner la motion de censure qui m’a été destinée dès lors qu’elle a été signée par 301 députés nationaux », indique-t-il dans le document.
« Etant donné que les Députés qui composent l’Assemblée nationale ont été élus lors des élections générales de 2018 et ont majoritairement voté le mercredi 27 janvier 2021 la motion de censure dirigée contre mon gouvernement, j’attends la notification de cette décision pour prendre mes responsabilités conformément à la Constitution », conclue le communiqué du premier ministre Ilunga Ilunkamba. Qui, pourtant, avait dénoncé une « manœuvre politicienne sans fondement factuel et au mépris des exigences de l’État de droit ».
« On ne doit pas continuer à tromper l’opinion nationale et internationale », lui avait répondu le Bureau d’âge de l’Assemblée, lorsque le chef du gouvernement contestait sa compétence à diligenter une telle procédure à son encontre.
Ce communiqué de 125 mots du premier ministre Ilunga Ilunkamba, proche de l’ex-président Joseph Kabila, marque une nouvelle victoire d’étape du président Félix Tshisekedi et de sa plateforme Cap pour le changement (CACH) qui veut « s’affranchir définitivement d’une encombrante alliance », comme l’écrivait Financial Afrik.