La Cour constitutionnelle a donné son arrêt le dimanche 31 janvier sur la présidentielle du 27 décembre 2020. Si aucun des candidats n’a obtenu la majorité des suffrages, Mohamed Bazoum est néanmoins en tête avec 39,3% des voix contre 16,98% pour Mahamane Ousmane arrivé à la deuxième place. Seïni Oumarou a gardé la 3e place avec un score de 8,95% et Albabé Abouba 4e avec 7,07% des voix. Le taux de participation est de 69,68%, soit 5,1 millions de votants. Ces chiffres de la Cour sont pratiquement similaires à ceux de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
Les recours de l’opposition exigeant l’annulation partielle du vote dans certaines circonscriptions n’ont pas été pris en compte. Mais, contre toute attente les membres de cette opposition qui avaient décidé de se retirer de la Commission électorale nationale indépendante sont revenus à de meilleurs sentiments, depuis mi-janvier. Le duel entre Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane aura bel et bien lieu le 21 février.
Campagne pour le second tour lancée
Mohamed Bazoum, candidat de la mouvance présidentielle, garde toujours la confiance, malgré le couac du premier tour. Le jeu des alliances, s’il est bien ficelé, peut lui permettre d’être le 10e chef d’Etat du Niger. Une hypothèse corsée par l’expérience acquise au sein du gouvernement en qualité de ministre de l’Intérieur. Un poste qui ne s’offre pas à tout venu. Mais aux caciques et chevronnés.
Au niveau de Mahamane Ousmane, il continue l’aventure avec l’indéfectible soutien de Hama Amadou, principale bête noire du pouvoir, écarté de la présidentielle. « Mahamane Ousmane a le patriotisme chevillé au corps. Il cherche toujours à rassembler au lieu de diviser. Son acceptation du soutien de Hama Amadou renforce l’unité de notre pays d’Ouest en Est et du Nord au Sud, brise les barrières de la division, économisant l’énergie de batailles futiles qui ira plus vers les priorités de la Nation éprouvée par des problèmes connus de tous. Les autres soutiens patriotiques ne feront que conforter cette dynamique », argumente Mahamane Da Maradi, directeur de la communication du candidat.
Constitué en deux blocs, les partis de l’opposition vont-ils donner leur voix à Mahamane Ousmane ? On ne saurait le dire, quand on sait que la Coalition pour l’alternance politique 2021 (Cap-2021), qui menace de ne pas reconnaitre les résultats d’un deuxième tour non transparent, n’affiche pas les mêmes idées que l’Alliance pour le changement (Acc) dont fait partie l’ancien président militaire, Salou Djibo. Cette deuxième coalition révèle vouloir travailler avec le plus offrant.
Mais la balle de match pourrait se jouer avec l’Union pour la paix et le progrès (Upp) regroupant Génération Doubara Pjp et Mpr Jamahiriya et Mnsd Nassara de l’ancien premier ministre Seyni Oumarou. Ce dernier fait face à une fronde au sein de son parti. Et les dissidents veulent rallier le Pnds Tarraya.