Le développement financier a une influence positive et significative sur la croissance économique, quel que soit l’indicateur de développement financier retenu, selon les résultats d’une étude réalisée par l’universitaire Mamadou Ndiaye Docteur des Sciences Economiques, Maître-assistant à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l’USSG de Bamako (Mali) parue dans le 28ème numéro de décembre 2020 de la Revue Economique et Monétaire (REM) éditée et publiée par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
A travers cette étude intitulée « Développement financier, instabilité financière et croissance économique : cas des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), l’universitaire Mamadou Ndiaye a analysé l’effet de l’instabilité financière sur la relation entre le développement financier et la croissance économique. Compte tenu des controverses sur la relation entre le développement financier et la croissance économique, l’auteur s’était fixé trois objectifs. D’abord, il s’agissait de connaître le signe de la relation instabilité financière-développement financier. Ensuite, il était question pour lui de savoir si la relation entre le développement financier et la croissance économique est linéaire. Enfin, il s’agissait d’étudier l’effet de l’instabilité financière dans la relation développement financier-croissance économique.
« La relation entre le développement financier et la croissance économique est non linaire » avance Docteur Ndiaye. Il soutient par ailleurs que l’instabilité financière, captée par l’instabilité du ratio des crédits à l’économie sur le produit intérieur brut (PIB), annule l’apport du développement financier à la croissance du produit par tête. En revanche, signale l’universitaire, l’effet de l’instabilité financière, mesurée par l’instabilité du ratio des crédits à l’économie sur le PIB, sur la croissance apparaît positif et statistiquement significatif.
Selon toujours Mamadou Ndiaye, les autres indicateurs d’instabilité financière ont, en général, un effet négatif et non significatif sur la croissance économique. « Ce résultat pourrait s’expliquer essentiellement par la faiblesse des canaux de diffusion de l’instabilité financière sur la productivité », soutient-il. Il ajoute par contre que ses résultats ont montré que les crises bancaires n’avaient aucune influence significative sur la relation entre le développement financier et la croissance du produit par tête. « Nos résultats montrent également que dans un environnement inflationniste, de mauvaise qualité des institutions et en présence de l’instabilité du ratio des crédits à l’économie sur le PIB, l’effet positif du développement financier sur la croissance du produit par tête s’annule » a conclu Mamadou Ndiaye.
En guise de recommandations, le docteur ès Sciences Economiques soutient que les pays de l’UEMOA devraient poursuivre la politique de développement de leurs systèmes financiers dans un cadre régional, en vue d’accroître la concurrence bancaire et d’augmenter l’offre de crédit à l’économie, sans oublier de bien surveiller le risque d’instabilité financière. Par ailleurs, il est d’avis que les pouvoirs publics devraient renforcer la bonne qualité des institutions, gage d’un environnement favorable à l’investissement et la croissance économique.