Depuis l’apparition de la maladie à coronavirus, la plupart des entreprises se sont retrouvées dans une précarité à nulle autre pareille. C’est pourquoi, au Mali, les médias nationaux, à travers les faitières de la presse, sollicitent l’appui financier des autorités.
D’aucuns pensent que pour pallier ce problème de précarité à 50 %, le secteur a besoin d’une enveloppe symbolique d’un peu plus de 3 milliards de F CFA, selon Bassidiki Touré, président de l’Association des éditeurs de la presse privée au Mali (l’ASSEP). En tout cas, c’est ce que reconnaissent volontiers les patrons de presse. Puisque tout le monde sait que la crise sanitaire est un facteur hautement aggravant de la précarité dans le milieu des médias.
« La Covid-19 a fortement impacté la presse écrite à plusieurs niveaux. Pour que les lecteurs achètent, il faut qu’ils sortent de leurs maisons. Les ventes ont fortement diminué. Beaucoup d’entreprises dans tous les secteurs ont été fermées. Celles qui n’ont pas fermé ont drastiquement baissé leur budget de communication. Alors que la publicité représente plus de 70% des recettes des journaux », explique Alexi Kalambry, ancien vice-président de la Maison de la presse.
Autres problèmes, autres défis, l’arrivée du numérique dans le paysage médiatique a freiné la possibilité de vente des journaux. D’autre part, le ralentissement de l’activité économique diminue d’autant les opportunités d’annonces publicitaires dans les médias.
Sur ce point, Alexis Kalambry confirme que « les projets d’investissement, de développement ont été abandonnés ou gelés. Les salaires ont été retardés et chacun essaie à son niveau des solutions pour garder la tête hors de l’eau ».
A son tour, Modibo Fofana, le président de l’Association des professionnels de la presse en ligne (Appel-Mali) rejoint les arguments et témoignages de ses prédécesseurs. Pour lui, aucun autre média issu de la presse en ligne n’a bénéficié d’appui financier de la part du l’Etat, ce qu’il trouve déplorable.
« Au Mali, les médias ont été sérieusement touchés par la maladie à Coronavirus. Par conséquent, certaines entreprises de presse ont réduit leur personnel afin de pouvoir supporter les charges fiscales », explique Modibo Foafana, patron de l’Association des professionnelles de la presse en ligne au Mali. Il faut noter que le coût élevé de l’internet a freiné les ambitions.