Le ministère de la Santé, les organismes publics qui en dépendent et les membres du « Conseil scientifique Covid-19 » ne cessent de louer les mesures de confinement pour casser la dynamique de l’épidémie. Or l’état actuel des connaissances scientifiques ne justifie pas cet enthousiasme. On fait ici le point sur ces études et on rappelle les conséquences très néfastes des confinements.
Épisode 40
Par Jean-François TOUSSAINT, professeur de physiologie à l’Université de Paris
Le confinement commence à peine à dévoiler la puissance destructrice de ses effets de long terme : désocialisation massive, solitude exacerbée des anciens, détresse des jeunes générations, perte de confiance en l’avenir, baisse historique de la natalité… sans compter l’écroulement de pans entiers de l’économie, aux conséquences redoutables sur le devenir de nos sociétés. Or de nouveaux constats remettent en question les effets supposés positifs de ces mesures.
De nombreuses études se sont succédées en 2020 pour interroger la réalité de leurs bénéfices. Une des plus récentes au plus haut niveau (Jan Brauner et al, Science, 15 Déc 2020) démontrait déjà un impact tout relatif – réduction non significative de 10 à 15% du Rt – au regard des effets d’autres mesures telles que la limitation des interactions de proximité ou l’interdiction des réunions de plus de 10 personnes.
Épisode 40
Par Jean-François TOUSSAINT, professeur de physiologie à l’Université de Paris
Le confinement commence à peine à dévoiler la puissance destructrice de ses effets de long terme : désocialisation massive, solitude exacerbée des anciens, détresse des jeunes générations, perte de confiance en l’avenir, baisse historique de la natalité… sans compter l’écroulement de pans entiers de l’économie, aux conséquences redoutables sur le devenir de nos sociétés. Or de nouveaux constats remettent en question les effets supposés positifs de ces mesures.
De nombreuses études se sont succédées en 2020 pour interroger la réalité de leurs bénéfices. Une des plus récentes au plus haut niveau (Jan Brauner et al, Science, 15 Déc 2020) démontrait déjà un impact tout relatif – réduction non significative de 10 à 15% du Rt – au regard des effets d’autres mesures telles que la limitation des interactions de proximité ou l’interdiction des réunions de plus de 10 personnes.
Une publication d’Eran Bendavid et al (Eur J Clin Invest, 10 jan 2021) a analysé l’évolution de l’épidémie dans les régions de dix pays. Elle aussi conclut que « si de petits avantages ne peuvent être exclus, il n’existe pas d’avantage significatif à mettre en place des mesures non pharmacologiques restrictives – telles que le confinement – des réductions similaires de la croissance de l’épidémie pouvant être obtenues avec des interventions moins restrictives ». Le confinement n’aurait donc pas d’effet notable sur le cours de l’épidémie.
Pour départager les tenants de deux thèses opposées (le confinement est-il efficace ou pas ?), soit on réalise une étude randomisée a priori avec groupe contrôle, soit on effectue une analyse globale comparant les taux de mortalité (indicateur le moins incertain parce qu’en général le moins mal défini …) à tous les facteurs potentiellement impliqués dans son évolution (analyse multifactorielle).
Alors qu’en mars 2020 nous ne disposions pas de preuve à l’échelle mondiale des effets de court et de long terme de telles mesures, aucune étude du premier type n’a été envisagée pour démontrer l’efficience ou l’amplitude des effets positifs (ou négatifs) du confinement. À ce jour, nous ne disposons donc toujours pas de la moindre certitude établie dans les règles scientifiques en vigueur.