Au pouvoir depuis 30 ans, le président tchadien Idriss Déby Itno (68 ans) a été investi samedi 6 février par son parti pour succéder à lui-même à la tête du pays. Candidat à un sixième mandat, celui qui s’est fait distinguer maréchal par le Parlement en août 2020 – le plus haut rang militaire du pays – fait plus que jamais figure de favori du scrutin qui a lieu le 11 avril 2021.
« Si l’émotion d’être investi candidat à une élection présidentielle est toujours forte, celle que je ressens aujourd’hui a une portée plus grandiose. (…) », a-t-il déclaré à l’endroit de ses partisans. « Permettez-moi, mes frères et sœurs, de vous dire que c’est après une mûre et profonde introspection, que j’ai décidé de répondre favorablement à cet appel, cet appel du peuple », a ajouté le leader du Mouvement patriotique du salut (MPS).
Arrivé à la tête du pays par les armes, le chef de l’État tchadien qui se présente comme un « guerrier » a indiqué, dans son discours d’investiture, vouloir « endiguer le terrorisme et l’insécurité en vue de permettre » à son pays de « poursuivre sa marche sur la voie de l’émergence ». Une émergence qui passe aussi par le défi du redressement d’une économie jusque-là très dépendante du pétrole, et qui fait face à des difficultés dues aux chocs combinés de la pandémie de Covid-19, de la dégradation des termes de l’échange, des changements climatiques et de l’aggravation de l’insécurité dans la région.