Une nouvelle qui devrait faire pousser des ouf de soulagement au Nigeria, en Angola et, entre autres, dans les pays de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC) suspendus aux soubresauts de l’or noir. Le baril de Brent gagnait lundi 1,26% à 60,19 dollars, son plus haut depuis janvier 2020, dans le sillage des marchés qui accueillent avec espoir les campagnes de vaccination contre le Covid-19 et les promesses d’un nouveau plan de soutien économique américain. Charriant les optimismes épars de par le monde et atténués par les variants britannique, sud-africain et brésilien, le baril de pétrole traduit le rapport entre l’offre et la demande mais aussi les projets de relance de par le monde nets de la somme des tensions géopolitiques. L’optimisme quant au redémarrage de l’économie mondiale l’emporte désormais sur la peur d’un risque d’enlisement de la planète dans la lutte contre le covid-19. Le départ tonifiant de Donald Trump et l’arrivée de Joe Biden rassure quant aux perspectives des relations plus apaisées entre Washington et Pékin. Le concubinage entre le libéralisme et le communisme peut reprendre au gand bonheur du capital.
Voilà plusieurs semaines que le brut est orienté à la hausse, une tendance appuyée par la perceptive d’un puissant stimulus budgétaire américain au moment où la situation sanitaire offre des motifs d’optimisme. La secrétaire au Trésor américain Janet Yellen a dit espérer un retour au plein emploi en 2022 si le plan de sauvetage de l’économie (1 900 milliards de dollars) proposé par Joe Biden et soutenu par le FMI était approuvé. Les derniers chiffres indiquent que le rythme des nouvelles contaminations au coronavirus est au plus bas depuis octobre, tandis que les campagnes de vaccination sont lancées dans de nombreux pays. Ces espoirs à long terme ont éclipsé les chiffres faisant état d’une hausse des réserves américaines de brut. « Les courtiers (…) continuent de faire preuve d’optimisme en écoutant le récit américain d’une relance au printemps portée par l’énorme stimulus, au moment où la courbe devrait s’aplanir avec les protocoles de vaccination », a déclaré Stephen Innes, analyste chez Axi.
S’exprimant dans le Washington Post, Kristalina Georgieva a souligné la nécessité de maintenir les aides gouvernementales dans le monde alors que les pays ne se redressent pas tous au même rythme. «Je vois un grand risque dans cette grande divergence», a-t-elle souligné.Rappelant l’importance de la vaccination, la directrice du FMI a estimé que cela pourrait augmenter le PIB mondial de 9.000 milliards de dollars d’ici 2025. Au total, «60% de ces gains iraient aux pays en développement et 40% aux économies avancées. En d’autres termes, un excellent rapport qualité-prix».