Paris, le 9 février 2021 – Dans son dernier Baromètre trimestriel et à l’occasion de la publication du guide des risques pays et sectoriels, Coface, parmi les leaders de l’assurance-crédit, met en évidence une reprise inégale selon les pays, les secteurs d’activité et les niveaux de revenu. Si les performances de la Chine et d’autres économies asiatiques embellissent la croissance mondiale, les principales économies matures ne retrouveront pas leur niveau de PIB d’avant crise cette année. Cette montée des inégalités, conjuguée à l’insatisfaction des populations quant à la gestion par les autorités de la pandémie dans de nombreux pays, est propice à l’émergence de mouvements de protestation et de violence potentiels plus fréquents cette année.
Un an après le début de la pandémie de la Covid-19, et la plus forte récession mondiale depuis la fin de la seconde guerre mondiale, Coface estime que la croissance mondiale pourrait atteindre +4,3% en moyenne en 2021, tandis que le commerce mondial progresserait de +6,7% en volume (après -5,2% en 2020). Ces projections prennent pour hypothèse que les principales économies matures parviennent à vacciner au moins 60% de leur population d’ici l’été. En effet, l’immunité collective qui en découlerait pourrait marquer la fin des « stop and go », c’est-à-dire des processus successifs de confinement néfastes à l’activité économique. La baisse des défaillances d’entreprises en 2020 dans toutes les régions du monde (-12% dans le monde, -22% en zone euro, -19% en Asie Pacifique et -3% en Amérique du Nord), est clairement imputable aux plans de soutiens gouvernementaux et leur maintien conditionnera la survie de nombreuses entreprises cette année. Coface anticipe que l’impact du choc observé en 2020 conduira d’ici 2022 à une augmentation du nombre de défaillances de 16% en Espagne, 13% en France, 9% en Italie et 6% en Allemagne par rapport à leur niveau de 2019, malgré l’impact de ces divers plans de soutien gouvernementaux.
Dans son dernier Baromètre trimestriel, Coface anticipe une reprise de l’économie inégale et différenciée.
- Des inégalités fortes entre les pays. Si les performances de la Chine et d’autres économies asiatiques (par exemple Taïwan dont l’évaluation pays est revue à la hausse) embellissent la croissance mondiale, les principales économies matures ne retrouveront pas leur niveau de PIB d’avant crise cette année. Et parmi elles, celles qui dépendent encore plus que les autres des activités de services (comme l’Espagne ou encore le Royaume-Uni) ou qui prendront du retard dans le processus de vaccination mettront plus de temps à redémarrer.
- Des inégalités sectorielles. Parmi les 23 améliorations d’évaluations sectorielles ce trimestre, près de la moitié sont à mettre à l’actif du secteur automobile, dont la croissance a surpris favorablement au 2nd semestre 2020. Viennent ensuite la construction et la chimie. Sans surprise, beaucoup d’activités de services resteront plus durablement freinées par la pandémie : le secteur des transports est le plus affecté, avec 9 dégradations d’évaluations.
Des inégalités accrues de revenu au sein des pays. Les travailleurs les moins qualifiés, les jeunes et les femmes ont davantage souffert de pertes d’emploi que le reste de la population, ces derniers étant surreprésentés dans les activités de services les plus pénalisées. Par ailleurs, les exemples des précédentes épidémies du XXIème siècle soulignent que cet accroissement des inégalités de revenu sera durable et favorisera davantage de troubles sociaux. Ces derniers interviennent en moyenne un an après la pandémie.