La prévision d’un sommet entre la France et les pays du G5 Sahel à N’Djamena, du 15 au 16 février 2021, ouvre la perspective de plusieurs questionnements dont celle de l’avenir de l’opération Barkhane dans le Sahel. C’est pourquoi, le sommet de N’Djamena doit exiger de nouvelles orientations politiques et stratégiques.
Aujourd’hui, les peuples du G5 Sahel, unis par des liens séculaires et multiformes, déterminés à conjuguer leurs efforts en vue de faire de leur espace un havre de paix, de prospérité et de concorde et persuadés de l’interdépendance des défis de la sécurité et du développement, sont résolument déterminés à faire face aux défis auxquels ils sont confrontés.
Parmi ces défis figurent la garantie permanente de la paix et de la sécurité, le besoin de disposer d’institutions démocratiques stables et pérennes avec une forte implication des populations, la nécessité de corriger les disparités intra et inter régionales et de promouvoir les zones les moins développées, le développement des infrastructures (transport, énergie, hydraulique et télécommunications, etc.), l’assurance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et le développement du pastoralisme, le développement humain (démographie, santé, éducation et formation technique et professionnelle) et l’atténuation des effets du changement climatique et la gestion de l’eau.
Par ailleurs, la création de cette organisation doit favoriser une nouvelle donne politique et véridique. Par exemple, à partir de 2022, la France et l’essentiel des pays du Sahel auront des cycles électoraux quasi concordants (2021 au Tchad et au Niger, scrutins effectifs en Mauritanie et au Burkina, 2022 au Mali), ce qui offrira un contexte de stabilité institutionnelle à l’engagement d’une véritable stratégie coordonnée sur la période 2022- 2025.
Voilà pourquoi le sommet de N’Djamena, outre les actions immédiates et opérationnelles relatives aux dossiers en cours, pourra ouvrir la perspective de cette orientation politique et stratégique majeure. Toutefois, les États du Sahel doivent s’engager davantage dans le traitement de leurs propres difficultés dues à l’insécurité.
Concernant le « dossier Mali », le gouvernement malien devra enfin se saisir et s’engager de manière déterminée dans son traitement. Les chefs d’Etat devraient le faire avec une ambition stratégique, celle de gagner le cœur des populations maliennes voire celles du sahel.