Partagée entre sa France d’adoption et son Cameroun d’origine, Fatimatou Ousmanou refuse tout de même de se faire appeler une «ni-ni». A travers l’application TapTap Send spécialisée dans le transfert d’argent avec moins de coût et plus de proximité, elle entend pleinement jouer sa partition dans la démocratisation de l’accès aux services financiers en Afrique.
La belle histoire de TapTap Send lancée il y a moins de quatre ans est partie d’un triste constat: les flux d’argent envoyés par la diaspora vers l’Afrique sont importants (44 milliards de dollars en 2019), mais coûteux en termes de frais quand ils transitaient par les opérateurs occidentaux traditionnels. C’est pour contribuer à baisser les prix et faciliter l’accès aux populations africaines que l’application a été mise au point. L’ambition est noble, l’option courageuse au point de susciter l’adhésion de Fatimatou Ousmanou. C’est ainsi qu’elle intègre la prestigieuse équipe composée notamment d’anciens de Yahoo et de Google. Cela se passe en juillet 2020. Très rapidement, la solution Fintech qui permet aux membres des diasporas africaine et asiatique vivant en Europe d’envoyer de l’argent facilement à frais réduits dans leur pays d’origine intéresse les usagers. Cofondatrice de TapTap Send Cameroun et pilotant des lancements en cours dans d’autres pays tels que la RDC et Madagascar, elle fait partie aujourd’hui des 70 membres qui travaillent à faciliter le quotidien des Africains.
Une technologie à la portée de tout le monde
C’est une solution très facile d’usage, 100 % en ligne. En envoyant de l’argent par l’application, c’est comme si on le faisait par Whatsapp ou par SMS. Elle est connectée avec les portefeuilles mobiles en Afrique. C’est inséré dans le quotidien des population avec un accent particulier côté sécurité puisque les transactions se font par carte bancaire au moment de l’envoi et le système de sécurité de la banque vous redirige vers votre application bancaire. C’est ce que nous explique, celle qui a été aussi coordonnatrice du Prix Orange de l’Entrepreneur Social en Afrique et au Moyen Orient avant de travailler pour l’association Bond’Innov. Fatimatou Ousmanou en est la responsable communication, réseaux et partenariats avec un focus sur l’Afrique et les diasporas. Dispensant des enseignements sur le management de projets et d’innovation en Afrique à Sciences Po Paris et dans une école de commerce 3A à Paris, elle ambitionne, sur le front de la démocratisation de l’accès aux services financiers numériques, de jouer pleinement son rôle. TapTap Send qui compte plus de 100 000 utilisateurs par mois, en plus d’avoir déplacé des centaines de millions de dollars de volumes fonctionne aussi avec la technologie du Face ID.
D’importantes levées de fonds pour accélérer le développement de la start-up
Avec des coûts réduits pour doper les volumes, l’application travaille avec beaucoup d’opérateurs de transfert d’argent sur le continent tels que MTN Money et Orange Money. Ce modèle économique a fini de convaincre les investisseurs avec beaucoup de belles levées de fonds, à la clé, mais la cofondatrice de TapTap Send Cameroun n’est pas très bavarde à ce sujet. «Envoyer plus, dépenser moins» avec le meilleur taux à chaque fois est devenu le slogan de l’équipe dont la solution est présente dans neuf pays africains (le Cameroun, le Ghana, la Côte d’Ivoire, Madagascar, la Zambie, le Kenya et le Sénégal). Avec la promesse que personne ne sera obligé de payer des frais déraisonnables, TapTap Send entend révolutionner le secteur en Afrique.