Alors que l’Afrique toute entière demeure enthousiaste à la nomination de la Nigériane Okonjo-Iweala à la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), certains spécialistes temporisent.
La question qui revient sur toutes les lèvres sur le continent depuis Le Caire au Cap, en passant par Dakar, Abidjan, Accra et Lagos, est de savoir si l’élection de la Nigériane sera bénéfique pour l’Afrique. Ceci dans un contexte particulier marqué par l’opérationnalité de la Zone de libre-échange continentale africaine.
Les yeux du public sont actuellement braqués sur la première femme et le premier africain à occuper ce poste aussi stratégique. Qui n’a pas attendu ses « 100 jours de grâces » pour faire face à la presse ce mercredi 17 février. La patronne de l’OMC a profité de cette occasion pour dérouler ses grandes lignes de ses nouvelles orientations.
Il s’agit de promouvoir un commerce beaucoup plus équitable entre les pays et, entre autres, accroître les projets d’envergures climatiques.
Donnant un clin d’œil à l’Afrique, l’ancienne ministre des finances du Nigéria a exhorté les pays africains à accroître leur productivité. Selon elle, la ZLECA est une véritable aubaine pour les pays africains d’accroître le commerce intra-africain, représentant près de 11% contre 50 % en Asie et 70% en Europe.
La responsable a aussi demandé à l’Afrique de renforcer la compétitivité de ses biens et services pour peser davantage sur le commerce mondial.
Résorber le gap de productivité
La nouvelle directrice hérite de l’institution dans un contexte particulièrement difficile marqué par la pandémie de COVID-19. Avant même le coronavirus, l’organisation a été confrontée à des crises multiformes. Une situation qui a poussé le Brésilien Roberto Azevedo, à rendre le tablier en fin août 2020.
Les deux grandes puissances à savoir la Chine et les États-Unis qui devraient être de bons modèles en termes de commerce, se livrent une « guerre commerciale » sans merci. Mais quelle que soit la situation, l’OMC peut compter sur le background d’Okonjo pour relever un grand défi majeur à savoir une meilleure équité dans le commerce mondial.
Pour sa part, l’Afrique doit tout simplement essayer de résorber son gap de productivité et peser sur la création de richesses mondiales. La plus vieille civilisation du monde doit cesser d’être l’éternel fournisseur de matières premières. Elle doit impérativement renforcer sa contribution sur le commerce mondial qui ne représente que près de 3%.
Se confiant à Financial Afrik, l’économiste sénégalais Maissa babou a indiqué que l’Afrique ne doit rien attendre de la nomination d’Okonjo-Iweala à la tête de l’OMC , une organisation elle-même secouée par des crises multiformes depuis plusieurs années .