Par Gora Diop.
De prime abord, il est important de rappeler que Keynes était un ilien, né de famille aisée mais progressive. Anglais d’origine, il est contesté par les autrichiens. C’est une affaire de famille. Keynes n’a jamais aimé les français car il a toujours défendu ses idées économiquement parlant.
Bref, J M. Keynes était un rebelle. Lors de la guerre mondiale 1914-1918, il contesta les réparations allemandes destinées à la reconstruction de la France car si l’on paie à la France c’est comme payer doublement car selon lui on allait tout droit vers la détérioration des termes de l’échange eu égard au fardeau de la dette.
Il est important de rappeler que Adam Smith, célèbre à travers son livre “De la richesse des nations” s’intéressait à l’avantage absolu. Ricardo révolutionna le concept avec l’avantage relatif. Les physiocrates crurent que seule la terre était porteuse de richesses. Quant aux mercantilistes, ils trouvèrent que c’était plutôt le commerce qui en était l’origine.
A la règle ou à la discrétion
Quand un gouvernement décide seul de sa politique monétaire, à cette fin deux formes de politique peuvent être exercées : une dite discrétionnaire ou une politique de règle.
Dans le premier cas de figure, chaque mesure qu’il aura à prendre sera adaptée à la situation présente. Dans le second cas de figure, une autorité monétaire va décider d’une règle d’intervention invariante dans le temps et indépendante de sa volonté. Mais cette dernière est connue par les agents économiques et ils vont donc choisir leurs actions en tenant compte de cette règle.
Par ailleurs, le problème de choix entre ces deux optiques peut être abordé sous forme de modèles, mais nous nous bornerons à son exposé car dans tous les modèles théoriques le choix de politique monétaire s’effectue dans le cadre du dilemme inflation-chômage notamment sur la base de la courbe de Philips avec anticipations rationnelles.
Aussi, Keynes, dont les idées vont par la suite être reprises et défendues par les postkeynésiens, considérait une politique de type discrétionnaire avec comme argument sous-tendant une telle position que l’interventionnisme était le bienvenu pour conférer à l’Etat le pouvoir discrétionnaire de corriger et de réguler l’activité économique qui est dépendante des turbulences conjoncturelles.
A l’opposé, les monétaristes, sous la bannière de Milton Friedman, défendaient un comportement macroéconomique de l’Etat fondé sur la nation de règle.
A 1 La règle
Quand un gouvernement a la latitude pour s’engager sur une règle, il peut alors soutenir le taux d’inflation que l’on peut qualifier de «socialement optimal», un tel taux est déterminé par la relation de Phillips. Cependant il y a lieu de rappeler que pratiquement toutes les économies modernes sont convaincues de la nécessité de combattre l’inflation en ce sens qu’elle est en passe de devenir leur pire ennemi. Mais la principale difficulté quand on parle de l’inflation est comment la définir.
Aussi, la conception populaire de l’inflation veut qu’on le définisse comme étant la hausse générale des prix ; l’économiste ne pourra pas adhérer à une telle définition. La quintessence de l’inflation n’est pas dans une augmentation générale des prix, mais une augmentation de l’offre de la monnaie qui, à son tour, va mettre en mouvement une hausse générale des prix des biens et des services.
Si l’on prend l’exemple d’une offre de monnaie fixe, quand les individus accroissent leur demande de certains biens et services, il va en résulter une allocation différente pour les autres biens.
Les prix de certains biens augmenteront car plus d’argent va leur être consacré, alors que pour d’autres ils baisseront puisque moins d’argent leur sera alloué.
En effet, lorsque l’inflation est considérée comme étant l’augmentation du niveau général des prix, alors tout ce qui contribue à cette augmentation sera qualifiée d’inflationniste. Dans ce cas, ce n’est plus la banque centrale qui est la source de l’inflation.
Aussi, une baisse du chômage ou une augmentation de l’activité économique est vue comme un déclencheur potentiel de l’inflation qui doit être contré par l’action de la Banque Centrale. D’autres déclencheurs, tels que l’augmentation des prix des matières premières ou des revenus salariaux sont aussi considérés comme des menaces potentielles dont la Banque Centrale doit annihiler les effets pervers.
Au demeurant si l’inflation est conçue comme une augmentation des prix, quels dommages peut-elle occasionner ? A cet égard, certains économistes soutiennent que l’inflation, ainsi définie, cause l’achat spéculatif qui va générer perte et gaspillage. De même ils prétendent que l’inflation gruge les revenus réels des rentiers et des individus à bas revenus et cause une mauvaise allocation des revenus. Néanmoins la question que l’on peut se poser est celle de savoir pourquoi l’inflation affecterait-elle en particulier un groupe d’individus et non les autres. Pourquoi la croissance réelle est-elle affectée par l’inflation ?
Toutefois, si l’on accepte de définir l’inflation comme l’augmentation de la monnaie, on peut être emmené à expliquer les effets pervers et secondaires.
Maintenant si un gouvernement opte pour une politique de règle, si elle n’est pas crédible auprès des autres agents économiques, ceux-ci ont déjà anticipé un taux d’inflation différent auquel il aura intérêt à s’adapter. De ce fait, si l’on suppose que les contrats salariaux sont négociés en termes nominaux une période à l’avance et qu’au moment où ils sont signés les salariés négocient le salaire en tenant compte de leurs anticipations d’inflation pour le futur, le gouvernement va chercher à réduire le chômage sans relancer pour autant l’inflation.
Les agents économiques privés ont un objectif d’emploi différent de celui du gouvernement. En début de période, le gouvernement va annoncer un niveau d’inflation. A partir de cette annonce les agents forment leurs anticipations de prix et déterminent le niveau de leurs revendications salariales. L’équilibre économique va ainsi dépendre de la politique annoncée.
Mais une fois que les salaires sont négociés, le gouvernement dont les objectifs différent souvent de ceux des agents privés n’a plus intérêt à se conformer ou respecter ses engagements.
Ainsi, en réalisant une inflation supérieure à celle qui a été annoncée, le gouvernement permet une relation de l’activité économique et fait baisser par la même le taux de chômage.
Cependant, les agents vont revendiquer un niveau de salaire tel que le gouvernement ne sera pas incité à changer sa cible d’inflation, eu égard à l’anticipation de cette déviation du gouvernement.
Au finish, l’équilibre issu de ces modèles sera caractérisé par une inflation importante sans effet sur le chômage. On s’écarte ainsi de l’objectif poursuivi par le gouvernement, d’où le caractère non soutenable de l’équilibre.
A 2 La discrétion
Alors que dans une optique de règle, il convient en matière monétaire de la conférer à la Banque Centrale qui ne doit plus en bouger, une position défendue par les monétaristes, les politiques relevant de l’optique discrétionnaire sont celles soumises aux seules influences conjoncturelles.
Les critiques souvent adressées aux défenseurs que sont les keynésiens s’articulent entre autres sur le fait que les dites politiques ont un biais inflationniste et une fois leurs échecs consommés par les agents économiques sur une période, le manque de confiance qui va en découler va aller de pair avec la disparition de la crédibilité du gouvernement ou de l’autorité monétaire qui a en tutelle la mise en œuvre de la politique.
Pour mettre en exergue le biais inflationniste, Svensson suggère de faire comme choix une cible d’inflation permettant d’atteindre le taux de chômage dit socialement optimal. La Banque Centrale va donc minimiser l’écart de l’inflation objectif à une cible d’inflation.
Cet exercice de la Banque Centrale aura pour corollaire la crédibilité de cette Institution qui va défendre en fin de compte de l’arbitrage affiché entre la volonté des fluctuations de l’activité économique, donc du nouveau chômage pour limiter le «coût social» et son objectif d’inflation.
Certes c’est une politique de coup par coup qui cherche à agir et gommer une situation qui est en passe ou de nuire simplement à l’activité économique, mais il peut provenir un effet d’hystérésis.
Pour certains auteurs, l’exercice du pouvoir discrétionnaire a deux vertus essentielles, c’est-à-dire qu’il confère à la gestion de la monnaie une flexibilité certaine. Grâce à cette flexibilité, la politique monétaire pourra régir efficacement les perturbations inattendues telles que les chocs affectant l’offre de biens et services (par exemple un effondrement non anticipé des gains de productivité) ou encore la demande de monnaie, les keynésiens le jugeant comme éminemment instable. Du reste les keynésiens ou postkeynésiens ne sont pas les seuls à défendre ce point de vue. D’autres auteurs appartenant à la première école de Chicago comme Simons abordent dans le même sens.
Conclusion
La France a innové avec la politique des 35 heures. Mais si on prend un pays en développement, la journée est répartie comme suit ; 24 heures réparties en 8 heures de travail, 8 heures de sommeil et 8 heures de loisirs. Néanmoins, si tu ne travailles pas, toutes choses égales par ailleurs tu ne peux pas t’adonner à tes loisirs. Finalement tu te retrouves avec 24 heures à ta disposition ; d’où les tensions constatées sur les marchés du travail en général.