La deuxième édition de « The Africa Soft power series », qui s’est tenue le 23 février sous forme de webinaire, a été consacrée au développement des infrastructures, aux moyens de faciliter les investissements et aux autres prérequis pour booster le développement du continent. Mobilisation des banques, évolution du narratif et du regard sur l’Afrique, durabilité des infrastructures ont ainsi été débattues par Benedict Oramah, PDG d’Afreximbank, Chinelo Anohu, directrice de l’Africa Investment Forum (AIF), Wamkele Mene, secrétaire général du Secrétariat de la Zone de libre échange continentale africaine (Zleca) et Dean Garfield, vice-président des affaires publiques de Netflix.
Alors que l’actualité africaine est marquée par l’entrée en vigueur de la Zleca le 1er janvier dernier et la nomination du premier dirigeant africain à la tête de l’OMC, la position de l’Afrique sur la scène internationale et les perspectives ouvertes en matière de commerce intracontinental posent plus que jamais la question des moyens à mettre en œuvre pour son décollage économique, à commencer par ses infrastructures. Dans ce contexte, l’émergence d’un marché africain implique certains prérequis, comme le soutien des banques afin de drainer des investissements, ou encore un système de transactions financières plus fluide. « Pour cela il faut développer un système de paiement panafricain qui permettra aux Africains de payer en devise », a ainsi souligné Benedict Oramah.
Faciliter les investissements
La prioritéreste de permettre aux investissements de se réaliser. « L’idée est de réunir nos forces afin d’assurer une impulsion à notre projet », a indiqué de son côté Chinelo Anohu, évoquant les missions d’AIF, première plateforme d’investissement en Afrique, soutenue par la BAD et ses partenaires. C’est la raison d’être des « board rooms », point de rencontre des investisseurs et des porteurs de projets. Prochain objectif : l’acquisition de plus de data, pour en donner l’accès aux investisseurs et faciliter la prise de décision.
Parmi les autres axes forts pointé par la directrice de l’AIF : la nécessité de collaborer avec le secteur privé comme avec les politiques, l’Europe et l’Union africaine afin de protéger la propriété intellectuelle et la durabilité des infrastructures.
Mettre à niveau des infrastructures technologiques
« La mission de Netflix – divertir le monde – ne pourra être accomplie sans succès en Afrique », a pour sa part noté Dean Garfield. De fait, le continent concentre une population très jeune, des cultures très variées et une multitude d’histoires à raconter. « Les scénaristes sont très doués. Avec un soutien financier, leurs formidables projets pourront se concrétiser, a-t-il assuré. À une condition : la mise à niveau de certaines infrastructures technologiques. « Il faut que les Africains puissent avoir accès aux contenus et donc à Internet, poursuit-il. L’enjeu est de rendre les investissements et les ressources humaines disponibles pour structurer ces infrastructures numériques. »
De quoi contribuer au narratif africain et à sa diffusion afin de faire évoluer le regard porté sur le continent. « Faire comprendre sa culture, c’est lui permettre de mieux s’exporter », a relevé le président d’Afreximbank, insistant sur les retombées économiques et l’impact social de récits fédérateurs.