L’agence de notation Moody’s a dégradé, le 23 février 2021, la notation souveraine de la Tunisie de B2 à B3, tout en maintenant les perspectives de cette notation à « négatives », selon un communiqué de la Banque Centrale de Tunisie (BCT).
« Selon Moody’s, cette décision est essentiellement motivée, par ses craintes quant à la capacité de la Tunisie à poursuivre le processus de réformes ayant trait essentiellement à l’assainissement budgétaire et à la restructuration du secteur public », ont fait savoir les responsables de l’Institut d’émission. L’agence de notation avance que le contexte institutionnel et politique de la Tunisie, actuellement marqué par de fortes pressions sociales et une fragmentation parlementaire, inhibe la prise par le Gouvernement tunisien de décisions d’ajustement relatives aux grandes réformes budgétaires et aux entreprises publiques.
Moody’s explique, aussi, que sa décision s’appuie sur l’impact substantiel, économique et budgétaire de la pandémie de la Covid, portant le fardeau de la dette à des niveaux élevés et augmentant sa sensibilité aux chocs.
Aussi, selon toujours Moody’s, bien que le niveau confortable des réserves internationales ait aidé à bien gérer les pressions extérieures, il n’exclut pas le risque élevé de refinancement.
Pour ce qui est des perspectives négatives, Moody’s estime qu’elles se reflètent dans l’incertitude quant à la capacité du gouvernement tunisien à assurer un accès continu aux sources de financement externes officielles ou aux marchés financiers internationaux et ce, à des conditions abordables afin de répondre à ses besoins croissants de financement, tenant compte des retards accusés dans la mise en œuvre d’un nouveau programme avec le FMI.
Elles reflètent également l’absence d’un consensus national sur les grandes réformes, ce qui est de nature à impacter l’efficacité de la politique budgétaire et la capacité à inverser la trajectoire haussière de l’endettement.
Les perspectives négatives indiquent également que Moody’s suivra l’évolution de la situation relative au financement du budget et l’avancée de l’implémentation des réformes structurelles.