Les sociétés civiles congolaises s’activent en cette période de pandémie. Alors qu’un vent nouveau souffle sur le pays depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, la diaspora et les ONG sur place se mobilisent pour appuyer l’émergence économique de la RDC avec un volet social dédié aux femmes, aux jeunes et au développement durable. Plusieurs événements doivent se tenir dans les prochaines semaines avec ces différents acteurs et institutions.
Nous vivons une année particulière sur le plan mondial avec la Covid-19. Dans ce contexte et pour les années à venir, quelles sont les stratégies qu’on peut mettre en place pour permettre aux organisations de la société civile d’être encore plus impactantes dans le pays ?
Samuel Mbala (directeur administratif et financier de Congo développement) : De prime à bord, nous devons connaître la composition de la société civile en RDC. Elle est composée des associations de la société civile, d’ONG actives, des syndicats et autres groupes d’influences dans la société civile. Les organisations de la société civile en RDC doivent œuvrer pour l’émergence d’une société dynamique afin de libérer la population de ce fardeau qui est la pauvreté sous toutes les formes qu’elle peut prendre en étant des participants dynamiques à la construction du pays dans la sécurité, la justice, la paix et de respecter la liberté des citoyens. Nous devons mettre en place une stratégie qui permette un épanouissement intellectuel, favoriser le bien-commun et assouvir les besoins fondamentaux de l’Homme.
Enfin, nous devons avoir une société civile de proposition, faire des critiques approfondies sur l’appareil du développement présent dans le but d’engager des initiatives d’alternance en vue d’éventuel réponses solutionnant les problèmes majeurs du pays. Cependant les organisations de la société civile ne peuvent pas être des substituts des institutions publiques, mais plutôt des alliés de ces dernières pour l’intérêt général du peuple.
Si d’ici 10 ans, quels objectifs souhaiteriez-vous atteindre ?
Gedeon Baleke (Président de l’ONG Congolese Young Leaders): Tout d’abord, il est à noter que nos objectifs ne sont pas individualistes. La RDC doit sortir du cercle vicieux de pauvreté et créer un levier de développement durable en Afrique subsaharienne. Nous avons compris que le vrai changement s’opère d’abord au niveau de l’homme et de sa vision. Notre but est de parvenir dans les 10 prochaines années à créer une société durable sur des bases solides. Il faut entamer des réformes sérieuses sur les secteurs éducatif, culturel, politique et économique. Dans cet objectif, la jeunesse joue un rôle primordial car elle représente le socle de l’affranchissement et du développement de la RDC et de l’Afrique. L’éveil du pragmatisme au sein de la jeunesse pour apporter des solutions appropriées aux défis du pays permettront à la RDC (et de l’Afrique d’une manière générale) de devenir maître de son destin. Avec Congolese Young Leaders, nous misons sur les actes posées en ce qui conserve l’agenda de 2030 et 2063 respectivement celui du développement durable de l’ONU et celui de l’union Africaine. Cette dernière représente une voie pour les peuples d’Afrique. Nous y croyons et c’est avec le concours de tous et surtout de la jeunesse africaine que nous pouvons changer la donne.
Le fait que différentes entités soient mobilisées est-il une complexité supplémentaire pour accorder et mutualiser vos efforts pour mieux aider la jeunesse congolaises?
Peggy Sefolosha (Présidente et fondatrice de Sillage Association): Un proverbe africain dit: «Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin». Jusqu’à présent, au Congo, plusieurs initiatives avaient été menées réunissant ainsi différents groupes de jeunes. Mais comme les participants du Congolese Young Leaders, où j’étais invitée, ont expliqué: il y a toujours un manque de structure administrative et institutionnelle pour les jeunes et leurs voix ne sont pas suffisamment représentées. La jeunesse agit de façon désynchronisée à travers différentes entités pour des objectifs similaires.
De plus, la situation liée à la crise mondiale accentue le fait qu’il faut agir de façon différente pour être efficace. En tant que présidente de l’ONG SILLAGE Association, basée en RDC et en Suisse qui est agence partenaire Officiel de L’UNION GLOBALE et sa Mission Permanente (UG, une organisation-autorité supranationale et intergouvernementale), nous avons pour objectifs de favoriser l’éducation des jeunes des rues en situation de rupture familiale. Nous travaillons aussi sur l’inclusion des femmes et la solidarité internationale. D’autre part, je travaille aussi avec Madame Tania De Freitas la membre présidentielle de l’UG du Département de l’Association mondiale des femmes et des jeunes, Égalité et affaires de paix et la Directrice du Département des affaires mondiales de la jeunesse et Fondatrice du Tribe X réalité virtuelle pour mettre en place des programmes internationaux en faveur de la jeunesse.
Quelle est la démarche à suivre pour cela ?
Peggy Sefolosha: Nous devons être dans une démarche de coconstruction. Aujourd’hui, la digitalisation facilite la coordination. Le Président de l’Union Globale Son Excellence S. F. Houmard – un des leaders prometteurs de la jeune génération – place l’inclusion des femmes comme priorité de son agenda au sein de l’UNION GLOBALE (UG) et sa Mission Permanente. Il supporte la plateforme ELITE BUSINESS WOMEN dédiée à l’entrepreneuriat féminin pour établir et stabiliser « la diversité des genres pour la croissance économique » sous le patronage globale de l’UG. Je participe à des wébinaires au sein de cette plateforme de discussions de femmes entrepreneures de haut niveaux fondée par une femme d’influence Mme Bianca Tudor. C‘est un espace inédit qui réunit déjà 12’000 entreprises des pays de l’Europe du Golf et de la Russie. J’espère pouvoir enrichir la plateforme avec des Business Women du continent africain pour dynamiser l’inclusion des femmes au niveau économique et social.
Quelles sont les actions que vous mènerez dans le cadre de cette feuille de route ?
Peggy Sefolosha: C’est dans cette même dynamique que nous organiserons une conférence sur «la conférence de la femme qui bâtit». Celle-ci sera organisée le mois prochain par la fondation Congo développement à l’occasion du mois de la femme qui réunira son excellence la Ministre provinciale du genre et famille, affaires sociales, personnes vulnérables et environnement Laeticia Bena Kabamba, Le directeur de la société financière d’assurance Patrice Busbua Kadima, la Présidente de l’ONG la voix de la femme Keren Lomana et moi-même donneront leur énergie, leur compétence et expérience au service de celles et ceux qui prennent part à l’émergence des femmes. Rien n’arrivera seul. C’est l’addition d’actions quotidiennes qui crée la différence. J’encourage non seulement les jeunes au Congo RDC mais ailleurs dans le monde.
La présidence de Tshisekedi est un tournant pour la RDC avec une administration qui veut montrer un visage positif du pays. Les organisations de la société civile répondent présentes. Le 13 mars prochain, vous organiserez un événement dédié aux femmes. Quel impact attendez-vous de cet événement?
Eben Kabamba (Président de la fondation Congo Développement): Il faut saluer l’ambition déployée par le Président Felix Tshisekedi depuis le début de son mandat. L’événement du13 mars prochain n’est qu’un dérivé de notre projet dénommé “Yekola Base”, en collaboration avec la Fondation Initiatives RDC. Le projet “Yekola Base”qui signifie simplement “apprendre les bases”, est un projet visant à alphabétiser les jeunes pratiquant les métiers manuels, leur apprendre les bases du civisme et de l’entrepreneuriat. Lors des pré-sélections de notre formation, nous avons reçu un bon nombre de jeunes femmes motivées. Elles sont ambitieuses mais manquent de connaissances dans l’entrepreneuriat.
Quel est l’objectif de cette conférence du 13 mars prochain ?
Eben Kabamba: La conférence du 13 mars 2021 dénommée “LA FEMME QUI BÂTIT” poursuit un objectif principal qui est celui de promouvoir l’entrepreneuriat de la jeune femme congolaise. Malgré leur dynamisme, nous devons les canaliser et les développer. Nous devons réveiller la fibre entrepreneuriale en elles. Cet événement hybride nous permettra d’en atteindre un grand nombre. La Fondation Congo Développement va accentuer ses efforts. L’effervescence des femmes dans le domaine entrepreneurial doit être maximisée.
Vous êtes toujours des acteurs engagés. Quelles actions allez-vous mettre en place pour améliorer la situation dans les prochaines années ?
Salomon Nemoyato (cofondateur de la Fondation Congo Développement) : Nous aidons la RDC à faire face aux différents défis économiques et sociaux. Cela concerne l’ensemble du territoire national incluant les zones où de violents combats se déroulent. Nous travaillons auprès des jeunes, des ONG, fondations et autres personnes qui sont dans le besoin. Nous travaillons à la réalisation d’actions concrètes sur le terrain avec la construction d’hôpitaux, de centres sociaux et différentes structures venant en aide aux populations. Notre engagement est conséquent et nous sommes déterminés à aller au bout.