Après les indépendances de 1960, l’idée de la création d’un Centre de Perfectionnement des Cadres africains a été mise en route et traduite en acte par les Chefs d’État. 46 ans après la création du Centre Africain de Management et de Perfectionnement des Cadres (CAMPC) le Pr. Joseph KAUDJHIS, Directeur Général du CAMPC explique dans cette interview pourquoi? qui? a été le véritable instrument de développement du potentiel économique des pays africains est l’outil nécessaire pour l’effectivité de la ZLECAF.
Après les indépendances de 1960, l’idée de la création d’un Centre de Perfectionnement des Cadres africains a été mise en route et traduite en acte par les Chefs d’État. 46 ans après la création du Centre Africain de Management et de Perfectionnement des Cadres (CAMPC) le Pr. Joseph KAUDJHIS, Directeur Général du CAMPC explique dans cette interview pourquoi? qui? a été le véritable instrument de développement du potentiel économique des pays africains est l’outil nécessaire pour l’effectivité de la ZLECAF.
Cela fait effectivement 50 ans que le centre a été créé et 46 ans qu’il est opérationnel avec son siège à Abidjan. Dans l’esprit des Chefs d’État et de gouvernement de l’époque, il s’agissait, avec la création du CAMPC, d’une part de doter les pays africains de cadres compétents capables de prendre en main le développement des États qui venaient pour la plupart d’accéder à leur indépendance et d’autre part de garantir le bien-être des populations.
Depuis lors, le CAMPC a assuré convenablement ces missions qui portent d’abord sur la formation et le perfectionnement des cadres et autres personnes en situation d’emploi, ensuite sur des activités de recherche et pour finir sur l’assistance-conseil aux États membres. En 46 ans, ce sont plus de 30.000 cadres provenant de toute l’Afrique qui ont été formés au CAMPC. Le Centre a en plus accompagné plus de 6000 entreprises et organisations, aussi bien du public que du privé, dans la satisfaction de leurs besoins en matière de formation.
Globalement, on peut dire que cet accompagnement du CAMPC a été profitable pour nos États au regard des hautes fonctions occupées par bon nombre de nos auditeurs (Présidents d’Institutions, Ministres, Directeurs généraux d’administration publique et privée, etc.) et surtout au regard des performances enregistrées par les organisations et les entreprises qui nous ont fait confiance. L’africanisation des cadres était très importante dans la mesure où il fallait trouver des emplois aux africains diplômés. L’Afrique devait également prendre son destin en main en matière de développement économique et social. Aujourd’hui, on peut donc dire que la vision des Chefs d’État et de gouvernement à cette époque a profité à l’Afrique. Aujourd’hui, on voit bien que nous avons la capacité de gérer par nous-mêmes et pour nous-mêmes nos administrations.
Grâce au CAMPC, l’Afrique a pu disposer de cadres compétents qui très rapidement ont pris en charge la gestion des structures des États. C’est vrai que beaucoup reste encore à faire en matière d’amélioration des services aux usagers et des conditions de vie des populations, mais nous gardons espoir au regard du capital humain important dont dispose nos pays.
A sa création, l’une des vocations du CAMPC était d’être un instrument d’intégration régionale. Mais qu’est ce qui explique que le projet ne rassemble que 6 pays alors que l’Afrique en compte tout de même 54. Qu’est ce qui n’attire pas au CAMPC ?
Je tiens à préciser que le CAMPC attire. C’est une organisation qui réunit certes 6 États à ce jour, mais dont l’audience en termes d’activités porte sur tous les États africains. A sa création, le CAMPC comprenait les 25 États de l’Ex-Organisation Commune Africaine et Malgache (OCAM), dont il était la structure technique en matière de formation. Mais la dissolution de cette organisation en 1985, va porter un sérieux coup au CAMPC qui bien qu’ayant survécu va perdre plus de la moitié de ses pays membres. Par la suite, d’autres pays qui avaient réussi à avoir un vivier de cadres nécessaires à la mise en œuvre de leur programme de développement vont également se retirer.
A cela, il faut adjoindre les effets de la crise du début des années 1980 qui ont poussé certains États à décapitaliser dans les formations à l’étranger au profit de formation in situ par le biais de structures locales. Depuis lors, les choses ont beaucoup évolué et de nombreux pays, autrefois membres, recommencent à solliciter à nouveau le CAMPC pour le renforcement des capacités de leurs personnels. Comme vous pouvez donc le voir, même si le CAMPC ne compte que 6 États, son action en revanche s’étend chaque année sur plus d’une vingtaine de pays. Et aujourd’hui notre ambition est de faire en sorte que tous ces États qui sont sortis du CAMPC et même ceux qui n’y étaient pas, puissent adhérer à nouveau.
Et qu’est-ce que vous faites justement ?
Nous avons multiplié les actions de prospection et de communication ainsi que les négociations auprès des représentations diplomatiques aussi bien en Côte d’Ivoire, que dans différents pays. Il s’agit de dire aux États africains qu’ils disposent d’une institution intergouvernementale spécialisée dans le renforcement des capacités et qui, depuis plus de quatre décennies, accompagne des organisations et des entreprises du continent dans la satisfaction de leurs besoins en formation.
Aussi, il s’agit d’amener les africains à faire de plus en plus confiance aux institutions dont ils se dotent et qui ont montré leur efficacité et leur performance. On ne peut pas avoir de telles institutions qui ont fait la preuve de la qualité de leurs programmes et être complexé face à des programmes qui viennent d’ailleurs. Par ailleurs, il y a le défi de l’intégration régionale qu’une institution comme le CAMPC s’est toujours engagé à relever. On ne peut pas atteindre cet objectif en comptant sur des organisations non panafricaines. Il n’y a que nos institutions qui peuvent le réaliser et il importe de leur accorder toute notre confiance.
Ne pensez-vous pas que la zone de libre-échange la ZLECAF est une aubaine pour le CAMPC ?
C’est une réelle aubaine pour le CAMPC parce que justement si nous arrivons à faire de cette zone une réalité pour l’Afrique, le CAMPC aura un terrain encore plus important pour étendre ses programmes de formations. Nous sommes tout à fait en accord avec cette vision des Chefs d’État et de Gouvernement parce que pour se développer, l’Afrique a besoin de supprimer ses barrières internes. Aujourd’hui, c’est crucial que la question de l’intégration sous régionale soit (re)visitée, (re)analysée pour que l’Afrique puisse aller de l’avant et régler en interne ses problèmes. Nous avons un vaste marché qui, de plus, est en pleine dynamique. La population en âge de travailler est jeune et conséquente, ce qui augure d’une forte consommation.
Aussi, nous avons des réalités qui sont différentes de celles des autres. La suppression des barrières va nous permettre de mieux nous connaître et de mieux appréhender nos réalités et nos problèmes communs qui bien souvent ont leurs solutions tout juste à côté de nous. La ZLECAF offre donc de réelles opportunités. Le CAMPC qui a une longue expertise en matière de renforcement de capacités trouve ainsi un terrain tout à fait intéressant pour développer ses programmes.
Nous avons aujourd’hui une compétence et une expertise inégalée. Le CAMPC, c’est plus de 300 consultants-formateurs, des formations ouvertes sur l’entreprise, un cadre de formation agréable et des infrastructures modernes. Aujourd’hui, ce centre n’a rien à envier aux business schools européennes ou nord-américaines puisque nos diplômés ont montré leur grande capacité à gérer des administrations nationales et internationales. Nous sommes fiers du travail que nous faisons et nous pensons que si l’Afrique oublie ses frontières, le CAMPC aura ce vaste espace pour montrer encore l’efficacité de ses programmes.
Vous estimez donc que pour une réussite de la ZLECAF, il faut que le CAMPC soit intégré dans ses outils de promotion?
L’Afrique a des institutions fiables que nous n’arrivons toujours pas à utiliser de manière efficiente. Aujourd’hui, il nous faut aller de l’avant. Il faut que nous arrivions, à faire vivre nos institutions. L’Afrique doit faire confiance à ses institutions. Si nous ne pouvons pas faire confiance à nos institutions, ça ne vaut pas la peine de les créer.
A partir du moment où nous les créons, nous nous devons d’assurer leur fonctionnement. Aujourd’hui, la création de la ZLECAF ouvre de nouvelles perspectives pour l’amélioration de la visibilité de nombreuses institutions et l’accroissement de leur champ d’action. Le CAMPC, fort de ses 45 ans de terrain, a un rôle important à jouer dans cette initiative. Nous nous sommes engagés à mettre à la disposition de l’Afrique toute l’expertise et expérience acquises durant bientôt cinq décennies d’existence.
Mais le CAMPC est-il prêt à intégrer aussi la partie anglophone de l’Afrique ? Parce que quand on regarde dans les membres statutaires, il n y a que les pays francophones. La langue n’est-elle pas une barrière ?
Les pays africains n’ayant pas le français comme langue officielle bénéficient déjà de l’assistance du CAMPC. Nous avons par exemple dans nos programmes des formations en anglais. Aussi nous avons la capacité d’exécuter tous nos programmes dans différentes langues. Le CAMPC n’est donc pas une institution fermée, mais ouverte à tous les pays africains. Nous avons eu des interventions en Guinée équatoriale qui est un pays lusophone.
Nous avons aussi formé des ressortissants du Ghana, du Nigéria, du Liberia pour ne citer que ces pays qui n’ont pas le français comme langue officielle. Notre plan stratégique 2018-2022 a d’ailleurs accordé un intérêt à l’extension de nos programmes à tous les pays africains afin que tous se reconnaissent à travers et dans le CAMPC.
Quels sont ces pays?
Nous avons par exemple la Centrafrique, le Congo qui ne sont pas membres du CAMPC. Nous intervenons également au Tchad, au Cameroun, en Guinée, à Djibouti, en Mauritanie, au Rwanda, au Sénégal et dans bien d’autres pays. Mais, il est bien de préciser que ces interventions sont le plus souvent sollicitées par des particuliers ou des entreprises privées. L’objectif aujourd’hui est de faire en sorte que ce soit les États qui contractent avec le CAMPC. En plus des États, il y a les Organisations sous-régionales. Déjà nous intervenons auprès de quelques-unes, mais il importe de renforcer cet appui et de l’étendre à toutes les institutions supranationales africaines.
Donc le CAMPC, selon vos explications et selon ce qui se voit est salutaire pour l’Afrique. Mais est-ce que dans votre quête de ramener les pays qui sont partis ou d’amener de nouveaux adhérents, vous vous battez seul en tant qu’institution ou vous avez le soutien politique des États statutaires qui vous accompagnent effectivement afin de faire du CAMPC un véritable outil d’intégration économique de l’Afrique?
La première des choses qu’il faut savoir est que quand nous avons été porté à la tête de cette institution, nous avons présenté un plan stratégique qui couvre la période 2018-2022. Ce plan stratégique a été adopté et validé par le Conseil d’Administration du CAMPC, qui réunit les Ministres des États membres et leurs Patronats. L’un des objectifs fixés par ce plan stratégique est l’ouverture du CAMPC aux autres pays africains. Partant de cela, nous pouvons dire que nous avons le soutien des États membres. Des démarches sont donc en train d’être menées auprès des pays et nous avons bon espoir qu’elles aboutiront.
Certains de vos partenaires sur le terrain ce sont les chambres de commerce. Mais déjà quand on regarde le statut des membres statutaires on voit qu’ils sont en majorité des pays de la CEDEAO donc l’intégration économique est déjà établie. Mais il y a le Gabon qui est présent. Comment est-ce que le Gabon, un pays lointain, est membre d’une organisation qui regroupe la majorité des pays de la CEDEAO ? Comment les échanges se font-ils ? Le CAMPC est-il un moyen ou un instrument qui favorise les échanges entre les différentes chambres de commerce ?
Nous recevons beaucoup de demandes de formation des chambres de commerce qui viennent ici pour renforcer les capacités de leurs cadres et leurs agents dans différentes thématiques. Comme je l’ai dit, si le CAMPC ne compte pour le moment que 6 États africains, son champ d’intervention en revanche s’étend sur tous les pays. Le fait qu’il y ait plus de pays ouest africains ne nous empêche pas de rester dans les autres pays.
D’ailleurs le Gabon qui est membre est un partenaire privilégié qui a fait confiance au CAMPC depuis sa création. La collaboration entre les États membres se déroule très bien, ce qui justifie la dynamique actuelle du Centre. Notre objectif est de réussir le pari de l’intégration régionale et la distance ne peut pas constituer un blocage. Aujourd’hui nous avons le e-learning et le télé-enseignement au CAMPC. Donc vous pouvez être aux quatre coins de l’Afrique et accéder aux formations du CAMPC grâce à Internet ou au réseau GSM.
Nous encourageons également les formations multi-pays qui permettent aux cadres africains de se retrouver et de partager leurs expériences en matière d’innovations et de pratiques. Le CAMPC propose également de nombreux séminaires et conférences au grand public qui permettent de rassembler différents experts et administrations. Voilà quelques exemples des actions menées par le CAMPC pour rapprocher les pays africains.
Justement, je vous pose la question parce que dans la zone UEMOA la priorité c’était d’abandonner le FCFA, alors que quand on va du côté de la CEMAC, ils parlent plutôt de réforme. Alors, est-ce que ce genre de réalité sur le terrain ne force pas un peu les formations que vous donnez? Ou, est-ce -que vous adaptez les formations aux réalités spécifiques des pays de vos différents étudiants?
Les formations au CAMPC sont toujours alignées sur la demande et les attentes formulées par les administrations et les organismes. Quand nous sommes sollicités dans le cadre d’une formation, suivant la thématique, nous adressons une première offre technique aux administrations. Après les observations de l’organisme, le CAMPC finalise l’offre selon les attentes et programme la formation qui à son terme est évaluée suivant une grille qui prend en compte tous les aspects de la formation et des activités qui l’accompagnent.
Quand la même formation est sollicitée par plusieurs organismes, nous procédons de la même manière pour aboutir à une offre convenable à toutes les parties prenantes. L’intérêt de ses formations groupées est d’encourager le partage d’expérience. C’est aussi l’occasion de susciter des réseaux. Avec la mise en place de la ZLECAF, il est important que les acteurs des administrations et entreprises africaines, qu’elles soient publiques ou privées, se reconnaissent afin de faciliter l’interconnexion des activités, la mobilité des savoirs et des pratiques, etc.
Et les formations groupées initiées par le CAMPC sont un support essentiel à cette ambition. Les rapports que nous établissons entre les administrations à l’occasion de ces formations permettent aux participants, au-delà de la formation qu’ils reçoivent, de poursuivre leur collaboration en dehors du CAMPC.
Donc pour revenir à la formation même, quels sont les programmes de formation du CAMPC?
Le CAMPC a trois types de formations. Nous avons d’abord les formations de type séminaire, les formations certifiantes et les programmes longs par alternance qui sont des formations diplômantes. Les formations du type séminaire sont des formations d’une journée à deux semaines. Elles portent sur différentes thématiques. On en dénombre plus de 200 proposées chaque année par le CAMPC dans les domaines du management, du leadership, de l’économie et des finances, de la diplomatie, de la commande publique, du droit, de l’audit, des TIC, de la fiscalité, de l’industrie et à tout domaine de l’activité économique des États. Le CAMPC a une longue expertise reconnue dans ces différents domaines.
Ces formations peuvent se faire sur le campus du CAMPC ou partout dans le monde selon les besoins du client. A la fin de la formation, les participants reçoivent une attestation qui décrit la formation suivie et les qualifications acquises par l’auditeur. Il procède également à son évaluation. En général, nous estimons que la formation est validée quand le taux de satisfaction excède les 85%. Cette évaluation porte à la fois sur la formation et toutes les activités qui l’accompagnent (accueil, restauration, hébergement, etc.). En plus de la formation, le CAMPC dispose également de résidences pour l’hébergement des auditeurs et d’un restaurant rénové.
Le deuxième type de formation c’est-à-dire les formations certifiantes ont une durée qui s’étend sur un mois voire trois. Ce sont des formations qui aboutissent à un certificat que l’apprenant peut faire valider dans son administration et qui montrent qu’il a des qualifications dans tel ou tel domaine. Ces certificats portent sur la gestion des ressources humaines, l’ingénierie de la formation, la gestion administrative, etc. Ces certificats ont une finalité métier ; autrement dit au terme de leur formation, les auditeurs sont automatiquement opérationnels.
Le dernier type de formation concerne les programmes longs par alternance. Ce sont des formations diplômantes, notamment des Licences et des Masters professionnels, dont la durée est de 10 mois en moyenne et un Doctorate in Business Administration (DBA) qui a une durée de trois (03) ans et qui et exécuté en partenariat avec le Business Science Institute (BSI), une prestigieuse école supérieure basée au Luxembourg. Les formations ont lieu en dehors des heures de travail c’est-à-dire en fin d’après-midi ou les week-end. Elles se font en présentiel et/ou en ligne.
Que vous soyez en Côte d’Ivoire ou pas, vous avez donc la possibilité d’étudier au CAMPC. Il est bien de préciser, en ce qui concerne la formation en ligne, que les auditeurs sont tenus par période, de participer aux séances de regroupement qui ont pour objectif de fournir des éléments approfondis de compréhension et d’évaluer les auditeurs. Cette année nous avons dans le cadres des formations en ligne enregistré les inscriptions d’auditeurs du Bénin, du Gabon, de Madagascar, du Mali, du Niger et du Tchad. Les programmes longs par alternance sont, quel que soit leur niveau, sanctionné par la présentation d’un travail de fin d’étude devant un jury composé d’enseignants-chercheurs et de professionnels.
Et à partir de quel niveau d’étude et sur la base de quel(s) critère(s) un étudiant peut intégrer le CAMPC ? Quel est le coût et qui paye?
Le CAMPC a basculé dans le système LMD (Licence-Master-Doctorat). Pour la première année de licence, l’admission se fait avec le BAC ou tout autre diplôme équivalent. Pour la troisième année de licence, il faut justifier au moins d’un niveau Bac +2 ou d’un diplôme équivalent. Pour les masters, il faut justifier au moins d’un diplôme BAC+4 ou BAC+5. Pour le Doctorat exécuté en collaboration avec le Business Science Institute (BSI), il faut justifier d’un diplôme de niveau BAC+5 au moins.
Il est bien de préciser, tout auditeur candidat à l’admission au CAMPC doit justifier d’une expérience professionnelle de deux (02) années au moins. Pour le Doctorat, le candidat doit même justifier d’une expérience professionnelle à un niveau de direction, coordination ou de conception. Voilà un peu les critères d’accès au CAMPC.
En ce qui concerne les coûts, nous sommes en dessous de ce qui est pratiqué en général dans les business schools du continent et d’ailleurs avec bien souvent un meilleur niveau d’encadrement et un ancrage institutionnel inégalé. Le CAMPC compte tenu de son statut d’institution panafricaine étudié ses frais d’écolage pour faciliter l’accès à ces programmes tous les auditeurs africains. Et nos coûts intègrent à la fois la formation, l’accès aux supports pédagogiques, l’accès à la bibliothèque et l’accès à tout ce qu’il y a comme matériels au niveau du CAMPC. Vous pouvez vous-mêmes faire la comparaison en vous rendant sur notre site internet.
Par cycle ou par année ?
Le coût est annuel et comme je l’ai dit, il est bien en dessous de celui de nombreuses institutions de renommée parfois inférieure où il faut débourser plus de 5 millions de F.CFA par année scolaire. Dans certains établissements qui rivalisent le CAMPC, il faut débourser parfois 10 voire 15 millions de F.CFA par années. Le CAMPC est bien trop loin de tous ces coûts parce que notre objectif est de soutenir l’Afrique et ses cadres.
Avec ce que nous donnons comme formation et les volumes horaires que nous consacrons à l’encadrement et au suivi des auditeurs, nous pouvons pourtant revendiquer des coûts tout aussi équivalents surtout que nous fonctionnons à 95% à partir de nos ressources propres. C’est la raison pour laquelle, nous restons très innovant dans nos programmes afin d’attirer un grand nombre d’auditeurs. Les coûts de formation sont 80% assurés par les auditeurs eux-mêmes et 20% par les employeurs et les Fonds de soutien à la formation professionnelle.
Quelle est la différence entre le CAMPC et une école supérieure classique ?
La différence se situe d’abord au niveau de la cible. Le CAMPC n’accueille en effet que des personnes en situation d’emploi. Il faut donc être un travailleur pour prétendre à une inscription au CAMPC. Le CAMPC ne fait pour le moment pas de formation initiale, c’est-à-dire que nous n’accueillons pas de nouveaux bacheliers.
La formation se fait par alternance. C’est-à-dire que l’auditeur consacre une partie de son temps à son activité et une autre à sa formation au CAMPC. Ensuite, il y a la manière de former. Au CAMPC, compte tenu de la cible, nous privilégions bien plus des méthodes andragogiques et non la pédagogie dans le cadre de nos formations. L’objectif, de nos formations est de donner des qualifications et de la pratique. Il ne s’agit pas de formation générale ou fondamentale. Ce sont plus tôt des échanges, du développement personnel. On pousse donc l’auditeur à développer ses compétences et ses aptitudes à résoudre tel ou tel problème. L’enseignant ou l’expert du CAMPC est bien plus quelqu’un qui oriente, qui tente d’expliquer un certain nombre de choses mais dans le cadre d’un échange avec les apprenants.
Ce n’est pas de l’enseignement classique que nous avons dans les écoles ou universités où les gens viennent pour acquérir des connaissances parce qu’ils ne sont pas dans les dispositions de répondre ou de trouver des solutions. Au CAMPC, nous travaillons avec des auditeurs qui ont déjà une expérience professionnelle. L’enseignant vient donc pour échanger avec eux et leur apprendre de nouvelles choses pour améliorer ou faciliter leur tâche habituelle ou leur fournir de nouvelles qualifications. Voilà un peu la méthode appliquée au CAMPC qui est complètement différente de l’approche classique que nous avons et qui nous permet donc aujourd’hui vraiment de revendiquer une certaine notoriété au niveau de l’Afrique. Aujourd’hui par exemple dans le domaine sanitaire, le CAMPC forme les meilleurs gestionnaires des établissements hospitaliers.
A quand la prochaine rentrée du CAMPC ? Et quel est l’appel que vous pouvez lancer aux États afin qu’ils s’approprient le CAMPC comme le véritable outil d’intégration par excellence?
La rentrée académique 2021 s’est faite dans la deuxième semaine du mois de février. Tout ce que je peux dire c’est qu’aujourd’hui vous avez une institution qui est vieille de 46 ans, qui a une expertise reconnue au niveau de l’Afrique et même au niveau du monde. Et cette institution c’est le CAMPC qui a développé de nombreux programmes en matière de renforcement des capacités et qui est à la disposition de l’Afrique.
On n’a plus besoin d’aller loin pour trouver les solutions qui sont juste à côté de nous. Nous invitons donc les États et les organisations à faire confiance au CAMPC et à nous confier la formation de leurs professionnels. Pour cette année académique, de nouveaux programmes ont été inscrits dans le catalogue des formations. Il s’agit entre autres du Master 2 professionnel en commande publique qui est aujourd’hui un outil exigé par la plupart des institutions de financement et pour lesquelles l’Afrique présente un retard important.