De notre envoyé spécial à Niamey, Issouf Kamgate.
Malgré le déploiement de l’armée dans les foyers de tension, à Niamey, les manifestations éclatées ont continué dans la capitale nigérienne. Des casses ont encore été perpétrées. Dans la journée du jeudi 25 février, le domicile de Moussa Kaka, correspondant de Rfi à Niamey a été incendié.
En fin de soirée, l’on dénombrait deux morts, dont le garde rapproché de Seïni Oumarou, 3e au premier tour de l’élection présidentielle qui s’est allié au candidat du parti au pouvoir pour le second tour.
Selon des indiscrétions, un gradé de l’armée répondant au nom de Boureima, proche de Hama Amadou, a été arrêté deux jours plutôt à son domicile. En plus d’une centaine de manifestants qui avaient été arrêtés dans la soirée du mercredi 24 février, d’autres interpellations ont continué dans la journée du jeudi. Selon le ministre de l’Intérieur, Alkache Alhada, il y a eu 470 interpellations y compris d’autres hommes politiques. Désigné comme l’instigateurs de ces violences, le leader du parti Moden Fa Lumana, Hamadou Amadou est, selon le ministre Alkache, recherché. Joint au téléphone, son avocat, Boubacar Mossi, nous a confirmé la descente d’hommes en armes autour de sa résidence à Niamey.
S’exprimant toujours au sujet de Hama Amadou, le ministre de l’Intérieur affirme : « le 22 septembre, il disait que si sa candidature n’était pas retenue, ce qui était arrivé au Mali arrivera au Niger… Je ne fais même pas cas des propos racistes qu’il a proférés, ce n’est pas responsable ».
Pour lui, les auteurs et les complices de ces actes ne resteront pas impunis. « Nous n’accepterons pas que ce pays devienne un pays de dictature, nous n’accepterons pas que ceux qui veulent coûte que coûte, quelles que soient les conditions, y compris en mettant le feu, arriver au pouvoir, nous n’accepterons pas ça », poursuit-il.