Fruit d’un partenariat entre le gouvernement béninois et Arise Integrated Industrial Platforms (Arise IIP), développeur panafricain de zones économiques spéciales, le projet de la future zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ) ouvre des perspectives prometteuses pour le pays. Objectif affiché : devenir un hub industriel de la sous-région.
Avec la remise officielle du site de la ZES à ARISE IIP le 5 février dernier, c’est un chantier d’envergure qui s’annonce au Bénin, à Abomey-Calavi, à 45km de la capitale Cotonou. Alors que la crise sanitaire a retardé son démarrage d’un an, les attentes suscitées par cette future zone industrielle dédiée à la transformation et à la valorisation de matières premières agricoles sont immenses. Et pour cause : sur 1640 hectares, elle ambitionne de devenir une plaque tournante pour le traitement des produits agricoles du Bénin, qu’ils soient destinés à l’export ou au marché local.
Située à proximité de l’aéroport international en construction, cette première dans le pays est le fruit d’un partenariat public-privé entre le gouvernement du Bénin et ARISE IIP, son partenaire technique. Signé le 8 novembre 2019, approuvé en conseil des ministres début 2020, ce projet va enfin pouvoir démarrer suite à la remise officielle du site de la ZES à ARISE IIP, le 5 février dernier.
Développer le potentiel économique du pays
Développé en deux temps, il comprendra notamment une zone commerciale, un espace comprenant plus d’une centaine de lots industriels à l’achat ou à la location pour les opérateurs locaux et étrangers, un entrepôt de stockage, 148ha de zone résidentielle, un centre d’affaires et un guichet unique pour les services gouvernementaux. De quoi créer un cadre propice à l’implantation d’entreprises locales et drainer des IDE pour le Bénin. Les investisseurs se verront ainsi proposer un accès privilégié aux pays enclavés frontaliers du Bénin : le Burkina Faso, le Niger et le Bénin, soit un marché de 50 millions de personnes.
L’ambition d’IIP est de maximiser localement la transformation des richesses béninoises afin de combler le manque à gagner national dû à l’exportation de matières premières brutes. En permettant la mise en place d’un écosystème vertueux et l’industrialisation de la production de la noix de cajou (dont le pays est le deuxième producteur mondial), du coton (dont il est le premier producteur africain), de l’ananas, du karité et du soja, notamment ; en favorisant l’implantation d’usines, la mise en place de rouages performants pour l’export de produits transformés, cet écosystème d’infrastructures et de services facilitera l’export et la distribution locale de produits à valeur ajoutée, offrant au Bénin un avantage concurrentiel.
« Cette Zone économique spéciale est conçue pour être un parc industriel moderne, respectueuse des normes environnementales et sociales les plus élevées, et destinée à fournir des services aux différentes industries », a souligné Laurent Gangbes, directeur général de l’APIEx, lors de la cérémonie.
Plus de 300 000 emplois prévus
Sur fond de multiplication des ZES en Afrique, ce projet s’inscrit dans le cadre du plan de relance économique béninois pour le quinquennat 2016-2021, « Bénin révélé », qui accorde au secteur agricole une place centrale – il contribue à hauteur de 28% au PIB et génère 75 % des recettes d’exportation, selon les chiffres de l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (Insae). Des centaines d’entreprises issues de divers secteurs d’activité y sont attendues, attirées par les avantages fiscaux proposés, à commencer par l’allègement d’impôt sur le revenu et de taxes douanières pour l’import, l’exemption de TVA et de taxe sur les gains en capitaux et le rapatriement des bénéfices. Six unités industrielles de transformation de fibre de coton, 29 unités industrielles de confection de vêtement, 14 unités industrielles de transformation de noix de cajou et 10 unités industrielles de tout type ont déjà manifesté leur intérêt et sont attendues sur site d’ici 2026.
Plus de 300 000 emplois seront créés dans cette zone d’ici 2030 (200 000 dans la filière coton-fabrication de vêtements et 100 000 pour la transformation de noix de cajou). Sa contribution aux exportations et au PIB du Bénin sera significative : ce projet permettra au Bénin d’augmenter ses exportations de 5 à 10 Mds USD et son PIB de 4 à 7 Mds USD d’ici dix ans.