Arrêtée mercredi 3 mars à la sortie d’un meeting politique à Porto Novo, Reckya Madougou, ancienne Ministre et Garde des Sceaux, candidate recalée des Démocrates à la présidentielle, a été présentée au procureur spécial de la Cour de Répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). La juridiction spéciale lui reproche un financement d’opérations destinées à saboter les présidentielles du 11 avril prochain. Une accusation réfutée par Me Renaud Agbodjo, avocat de Reckya Madougou, qui dénonce le traitement dont elle fait l’objet et dénonce un non-respect de la présomption d’innocence.
« L’un des plus proches collaborateurs de Madame Reckya Magoudou est entré en contact avec le colonel Ibrahim Mama Touré. Le but est de provoquer la terreur et de parvenir à faire suspendre le processus électoral en cours. Le colonel accepte la mission. Les deux définissent les modalités avant de s’accorder sur son coût. De l’aveu du colonel chargé de l’exécution de la mission, il ressort que cette somme a été envoyée par madame Reckya Madougou », selon la déclaration du procureur faite à la presse.
Sauf que selon l’avocat de madame Madougou, au moment où le procureur de la Criet faisait sa déclaration, sa cliente n’avait pas encore été entendue. « Au moment où le procureur faisait sa déclaration, Madame Reckya Madougou n’avait pas encore été entendue sur ces faits. Elle n’a pas été confrontée à celui qui l’accuse. Je ne peux pas comprendre que monsieur le procureur spécial s’empresse, comme s’il avait un intérêt à voir son image ternie dans cette période où elle s’est lancée dans une campagne préélectorale. »
Les élections présidentielles béninoises du 11 avril opposera Patrice Talon à Alassane Soumanou, des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), et Corentin Kohoué, dissident des Démocrates.