Moody’s Investors Service, (« Moody’s ») a abaissé, le 4 mars 2021, la note à long terme des émetteurs en devises et en monnaie locale de Maurice de Baa1 à Baa2 avec des perspectives négatives. Le déclassement à Baa2 reflète l’affaiblissement de la vigueur budgétaire et économique du pays en raison du choc provoqué par la pandémie de coronavirus. Le pays a subi une contraction de 15% de son PIB en 2020. Le tourisme, mamelle nourricière de l’île y est pour beaucoup dans cette contre-performance, représentant une part importante dans l’emploi et les recettes d’exportation. La contribution directe du tourisme ans le PIB de l’île est estimé à 8,2% du PIB en 2019. En incluant la contribution indirecte d’autres industries tels que le transport et l’hébergement et la restauration, le tourisme représenterait 23% du PIB.
Ce contexte défavorable ralentira à son tour le rythme de l’assainissement budgétaire. Moody’s s’attend à une détérioration de la fiscalité et à un creusement de la la dette, plaçant Maurice dans un profil budgétaire plus faible que les pays notés Baa1.
Le profil de crédit de Maurice continue néanmoins d’être soutenu par un cadre institutionnel solide, avec un taux de croissance historiquement élevé. La croissance économique passée a favorisé une augmentation du revenu par habitant, révélant une plus grande capacité à absorber les chocs. Les perspectives négatives reflètent les risques à la baisse qui se renforcent mutuellement d’une reprise plus lente du tourisme que Moody’s attend actuellement, avec des retombées sur le reste de l’économie, ce qui affecterait la solidité budgétaire. Les perspectives négatives reflètent également les risques liés à une partie de la pandémie. les mesures politiques connexes, et en particulier le financement important du budget 2021 par la banque centrale augmentent considérablement et mettent la politique monétaire sous pression.
Selon le scénario de référence de Moody’s pour une croissance économique de 6,5% et 5% en 2021 et 2022, respectivement, compte tenu d’une reprise des secteurs non touristiques amorcée depuis l’assouplissement des mesures de confinement au second semestre 2020, l’économie mauricienne restera de 5% inférieure aux niveaux de 2019.